Il est dit que les hôpitaux ont désormais l'exclusivité de la pratique chirurgicale. Même si elle n'a pas encore été confirmée, l'interdiction imposée aux cliniques privées de pratiquer des opérations chirurgicales, avec les commentaires et les avis qu'elle a suggérés, aura au moins le mérite de remettre encore une fois au-devant de la scène le problème de la santé. L'état des lieux n'est pas reluisant et on se demande quel est le génie qui a pris sur lui de tracer un tel nouvel itinéraire pour un secteur déjà mortellement malmené. Cette mise à l'index encore évasive a tout l'air d'être un coup de semonce à l'adresse d'une corporation à tort ou à raison décriée et les accusations vont rarement jusqu'aux causes profondes qui ont totalement gangréné l'une des plateformes névralgiques du pays.S'il est vrai que la plupart des cliniques privées n'ont plus rien à envier aux épiceries, il est aussi certain que les hôpitaux publics dans leur majorité s'identifient à des mouroirs qui n'offrent plus que l'euthanasie. La science médicale et ceux qui en ont la charge ne sont pas en cause et encore heureux devrions-nous être pour garder encore des médecins et un personnel sains et honorables qui dans leurs pratiques font presque preuve d'un héroïsme confirmé. Les scènes de patients étalés à même le sol des hôpitaux ou le recours obligé au bricolage de bouteilles de plastique suspendues à la tête des malades en lieu et place des sachets conformes pour dispenser du sérum ne prêtent pas à l'hilarité nerveuse mais provoquent des estocades à la raison. On blâme à tort les 15.000 médecins algériens installés en France et les centaines d'autres qui ont préféré affronter ailleurs, la mort dans l'âme, la nostalgie de leur pays plutôt que subir les lourdes inconséquences les corrodant jusqu'aux os.
Le désappointement est alors si lourd que la raison se perd en conjectures pour ne plus savoir pourquoi tous les efforts colossaux financiers prodigués par le Trésor public pour donner un bon sens aux hôpitaux et à la santé ne font au contraire qu'élargir la métastase.
La meilleure manière de rendre exclusive la chirurgie publique serait que les hôpitaux renouent, comme partout ailleurs, avec leurs lettres de noblesse.
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Posté Le : 21/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com