Algérie

La saison touristique écourtée par le Ramadhan : les plans B des voyagistes


La saison touristique écourtée par le Ramadhan : les plans B des voyagistes
Pour cause de saison estivale écourtée par le Ramadan qui devrait débuter vers le 20 juillet, les agences de voyages devront faire du forcing pour limiter la casse.
Pour le secteur hôtelier, la saison dernière a été assez catastrophique puisqu'on estime le manque à gagner en raison de l'interférence du mois sacré à 80% du chiffre d'affaires. Chez les agences de voyages, on ne donne pas de chiffre, mais dévoile néanmoins la stratégie adoptée. Sofiane Zane, chargé du tourisme à Najah Travel Agency, indique qu'«on essayera de rentabiliser en organisant des voyages après le Ramadhan puisqu'il restera encore quelques jours avant la rentrée sociale et d'ailleurs, on a commencé à faire des réservations pour des groupes de touristes, des entreprises, des familles, etc.». Par ailleurs, le Ramadhan «marche beaucoup plus pour les voyages de type omra». Il faudra donc «offrir des tarifs plus avantageux et miser sur l'après-Ramadhan».
Selon Bachir Djerribi, président du Syndicat national des agences de voyages (SNAV), le problème avec les touristes algériens, c'est qu'ils «se décident à la dernière minute et la majorité prennent leurs vacances entre le 15 juillet et la fin août, ce qui ne permet pas aux agences de négocier des meilleurs tarifs». Néanmoins, pour cette année pour limiter les dégâts, «il va y avoir des voyages à partir du 5 juillet et pour le mois sacré, il s'agira d'offrir des programmes spéciaux vers des pays musulmans comme la Tunisie, la Turquie ou le Maroc où le touriste algérien ne sera pas dépaysé». Par la suite, l'activité devrait reprendre «à partir du deuxième jour de l'Aïd jusqu'au 10-15 septembre».
En tout état de cause, dans le bilan global des agences, il n'y a pas que la saison estivale. «Si on parle du balnéaire, la haute saison c'est en été, mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi le climatique, le saharien' et on arrive à survivre», précise notre interlocuteur. «Il faut s'adapter à la demande locale», dit-il et dans ce cadre, Mourad Kezzar, expert en tourisme, estime que «le chevauchement du Ramadhan avec la saison estivale est une donnée favorable pour le tourisme local».
S'adapter à la demande c'est exactement ce que font les agences qui n'ont pas pâti du recul de la demande sur la destination Tunisie. M. Zane souligne que celle-ci «a baissé d'environ 50 à 60%, mais ceux qui partaient en Tunisie se sont rabattus sur le Maroc (70 000 à 80 000 DA pour une semaine) ou encore la Turquie qui attire jeunes, moins jeunes, familles, couples, séjours en groupe, etc.)». Cela dit, en termes de tarif, les prix sont sensiblement plus élevés qu'en Tunisie. Une semaine à Istanbul coûte au bas prix dans les 100 000 DA dans un hôtel 4 étoiles. «Le prix du billet reste très élevé (60 à 70% du coût global du voyage) et comme il n'y a pas beaucoup de places, les tarifs les plus compétitifs ne sont pas disponibles à cette période», explique M. Zane.
La cherté du billet s'explique, selon le directeur général de Turkish Airline Algérie, Metin Kalyoncu, par un problème «d'offre et de demande». «Nous opérons le plus gros appareil que nous avons, nous sommes toujours complets et le ministère des Transports nous refuse un second vol quotidien parce qu'il estime que nous en avons suffisamment». Selon Ryad Bentrioua, directeur de marketing à Turkish Airlines, les vols de la compagnie «sont complets depuis le mois de janvier et les places pour les mois de juin-juillet sont réservées par les agences depuis octobre à des tarifs autour de 43 000 DA. Les quelques places qui restaient étaient jusqu'à 75% plus chères». Dans ces conditions, dit-il, il n'y a pas moyen de baisser les prix surtout quand on sait qu'il y a «40, 50, voire une centaine de personnes sur une liste d'attente», aux dires de M. Kalyoncu.
Enfin, pour les plus nantis, il y a Dubaï moyennant «130 000 DA pour 8 nuits et 9 jours dans un hôtel 3 étoiles, vol direct, prix du billet inclus», nous dit Bourkioua Aziz, directeur commercial El Djazira Voyage et tourisme. La destination ne connaît pas une grosse affluence, mais a tout de même drainé quelque 1500 personnes pour les fêtes de fin d'année entre le 20 décembre et le 10 janvier, selon ce responsable.


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