Algérie

La saignée dans les rangs du MSP continue


Plus d'une quarantaine de cadres issus des wilayas d'Oran et de Chlef viennent d'annoncer leur démission du Mouvement pour la société de la paix (MSP). De nouveaux démissionnaires qui viennent grossir la liste de ceux qui ont décidé de rejoindre les rangs du «mouvement pour la prédication et le changement».

A Oran, l'opération de structuration du nouveau mouvement a été achevée la semaine écoulée. 22 cadres et militants ont annoncé, hier, avoir démissionné du MSP et rejoint les dissidents. Dans un communiqué rendu public signé par le président et le vice-président du bureau de wilaya, MM. Rahmani et Benyamina, 16 élus locaux, deux membres de l'APN et quatre ex-députés ont officiellement démissionné du MSP et rejoint le mouvement pour la prédication et le changement. A l'instar de la majeure partie des démissionnaires, les cadres d'Oran dénoncent la gestion du MSP et imputent aux responsables leur déviation de la ligne de feu Mahfoud Nahnah et Cheikh Mohamed Bouslimani.

A Chlef et pratiquement pour les mêmes motifs, 26 cadres, notamment des militants et des élus, ont annoncé il y a quelques jours avoir pris la décision de démissionner collectivement et adhérer au nouveau mouvement. Un communiqué émanant des démissionnaires indique que la décision de recourir à la démission a été dictée par la situation qui prévaut au sein du MSP qui va à contre-courant des idéaux de feu Nahnah. «Une gestion qui a fini par ternir l'image du mouvement». Les démissionnaires annoncent à l'occasion la création du bureau de wilaya de Chlef du mouvement pour la prédication et le changement.

La saignée au sein du MSP fait bien évidemment l'affaire des dissidents, qui poursuivent la structuration de leur nouveau mouvement, en procédant à l'installation des bureaux et des madjliss echoura des wilayas. Il y a moins d'un mois, une trentaine d'élus représentant des APC et l'APW d'Alger avaient annoncé à travers un communiqué rendu public leur démission du mouvement et avaient salué l'initiative prise par des cadres dissidents de créer un nouveau mouvement. Les démissionnaires ont apporté leur soutien total à ce mouvement et ont appelé l'ensemble des cadres et élus à les rejoindre.

Contacté par nos soins hier, le chargé de l'organique au sein du mouvement pour la prédication et le changement, M. Salem Cherif, a affirmé que le nombre de cadres démissionnaires du MSP ne cesse de croître au fil des jours. «A l'instar de la presse, nous recevons quotidiennement des correspondances accompagnées de pétitions de cadres et militants démissionnaires», affirme notre interlocuteur. Ce dernier signale que les cadres dirigeants du nouveau mouvement sillonnent les wilayas et les communes pour l'installation des bureaux de wilaya. «L'opération est presque achevée», assure M. Salem qui souligne que le «madjliss echoura» du mouvement se réunira au plus tard la fin du mois de juin pour trancher sur la question liée aux modalités du dépôt d'agrément auprès du ministère de l'Intérieur. Pour le moment, assure le chargé de l'organique, la priorité est accordée à la structuration du mouvement. «C'est le madjliss echoura qui aura le dernier mot à savoir si on déposera un agrément pour un mouvement ou pour une association», indique M. Salem.

Il y a une semaine, le chef de file des dissidents, M. Menasra, lors d'une conférence de presse tenue à Oran, avait affirmé qu'il ne s'agit nullement d'un conflit de personnes et moins encore de leadership. «Il n'est pas dans les principes des fondateurs de ce nouveau mouvement de revenir sur des détails, que l'opinion publique connaît. Toutefois les proportions qu'a prises cette dissension reflètent amplement le malaise qui couvait au sein du MSP et confirment le fait qu'il ne s'agit nullement de divergences personnelles. Nous avons décidé de poursuivre sur le chemin tracé par feu Nahnah et de continuer le combat contre l'extrémisme de quelque bord que ce soit», avait indiqué M. Menasra.

A une question sur l'éventualité d'un rejet de leur demande d'agrément, M. Menasra avait souligné qu'en application de la loi, on ne peut refuser un agrément à un parti qui répond aux critères exigés. «Nous veillerons au respect de la loi et à réunir toutes les conditions qui nous permettront d'obtenir cet agrément, nous espérons seulement que le ministère de l'Intérieur applique la loi», avait dit M. Menasra.


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