Algérie

«La saga purulente des droits de l'Homme continue»



«La saga purulente des droits de l'Homme continue»

«Le sentiment de pudeur chez les Algériens a voulu taire certains scandales, toutefois, il est nécessaire que la vérité éclate», a soutenu Mr Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH) hier, à Alger devant un parterre de journalistes, invités à une conférence de presse. Ne dit-on pas que «seule la vérité est révolutionnaire» 'De tout temps, on a admis qu'on tue et spolie les droits des individus pour des enjeux idéologiques des droits des hommes. Jadis, les croisades au nom des religions pour avoir accès au pouvoir, aujourd'hui, dans le contexte de la mondialisation et devant la nouvelle configuration du partage des richesses des puissances, les droits de l'homme subissent les contre coups de la crise. Sur le plan international, Mr Hocine Zehouane parle de «saga purulente des droits de l'Homme» car il y a des enjeux socio-économiques de puissances, et l'hégémonie de ceux qui veulent gouverner le monde, «les droits de l'Homme sont jalonnés par des complots, des conspirations et d'impostures», dit-il. Mr Zehouane avertit la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), sur le cas de l'Algérie pour laquelle, deux ailes de la ligue coexistent et dont les conceptions de projet de société divergent. La situation en Algérie est à la fois complexe et confuse, les droits de l'Homme ont toujours été l'objet de confrontations entre «les escrocs et les instrumentalisateurs pour des desseins inavoués». Dans une longue intervention Mr Zehouane a expliqué et rappelé l'historique de la création de la ligue. Les droits de l'homme en Algérie constitue un «enjeu politique majeur et le pouvoir autoritaire n'a jamais toléré l'émergence d'un mouvement de défense des droits de l'homme autonome. Longtemps, l'Algérie est restée en marge des initiatives qui se prenaient partout tendant à la création d'organisme ou de comités de défense des droits de l'homme. On a plutôt célébré pour des raisons de commodité politiques, les droits des peuples que ceux de l'homme concret, c'est-à-dire de l'individu», a souligné celui qui incarne la Mémoire des droits humains en Algérie. «C'est sous le règne de Chadli Bendjedid que des possibilités de créer une ligue des droits de l'Homme commencèrent à se faire sentir. Cette période était marquée par une ambivalence notoire. D'un coté, on multipliait l'ouverture de procès devant la cour de Sûreté de l'Etat pour n'importe quelle initiative politique autonome, de l'autre on percevait des tendances réelles favorables à l'émancipation de la société civile vis-à-vis des appareils étatiques et para étatiques du régime», a indiqué le militant des droits humains. Pour plus de précisions entre les deux ailes de la ligue, celle d'Alger et celle de la Kabylie, l'orateur a précisé «la première convergence pour une initiative nationale en vue de créer une ligue des droits de l'homme remonte à 1984. Un groupe à majorité d'enseignants du secondaire agrégé autour de Mustapha ben Mohamed, futur président du PT (Parti des Travailleurs), fit une proposition de créer une organisation des droits de l'Homme et un syndicat indépendants. Parallèlement à Tizi-Ouzou, après un procès houleux fait aux enfants de Chouhada qui avaient perturbé un séminaire sur la wilaya 3, patronné par Messaâdia, on projeta d'annoncer la création d'un comité de défense des droits de l'homme à l'université à l'occasion de la célébration du 36e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Me Zehouane qui fut sollicité pour ces deux initiatives fit tout pour persuader les deux groupes de converger pour une initiative nationale. C'est ainsi qu'il organise une rencontre dans sa voiture devant l'hôpital Mustapha-Pacha entre Mustapha ben Mohamed représentant le groupe d'Alger et Saïd Sadi celui de Tizi-Ouzou», précise-t-il. «Les uns et les autres se rejetaient les accusations mais il s'avéra que l'enjeu était le contrôle de l'organisation à naître. Le clan d'Alger voulait porter M. Omar Ménouar à la direction et celui de Tizi-Ouzou Me Ali Yahia Abdenour... Aujourd'hui, le problème reste posé. Depuis le congrès de Boumerdès (septembre 2005), la LADDH s'efforce de refonder la vision des droits de l'Homme en tant que matrice d'une société pluraliste, ouverte et régulée par le droit et la justice», avise-t-il. La transparence et la rationalisation sont aujourd'hui plus que jamais deux mots d'ordre de la LADDH qui milite pour faire échec à la confusion et à l'imposture.




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