Algérie

La Sadeg et la direction de l'hydraulique auront beaucoup à faire



En effectuant, jeudi dernier, une visite d'inspection et de travail dans les zones d'ombre de la daïra de Sidi Okba, 20 km à l'est de Biskra, le wali de Biskra, Abdallah Abinouar, a été interpellé par des dizaines de jeunes et d'agriculteurs qui lui ont exprimé de vive voix l'ampleur de leur désarroi et le sentiment d'être des exclus du développement national.«C'est la première fois qu'un wali vient nous voir. Nous avons appris avec bonheur et satisfaction que le président de la République avait décidé de s'occuper des zones d'ombre. Ici, nous sommes en zones d'ombre dans tous les sens du termes puisque même les réseaux téléphoniques cellulaire et filaire sont déficients. Nous manquons de tout. On ne voit rien venir», a lancé un jeune de Sedra, hameau de la commune de Chetma. «Nous vivons difficilement, car nous n'avons ni eau potable dans les foyers, ni électricité, ni écoles pour nos enfants devant faire plusieurs kilomètres pour rejoindre leurs écoles. Nous avons eu un quota de 200 lots de terrain, mais grande a été notre surprise de retrouver seulement 100 bénéficiaires sur la liste affichée et validée par les responsables locaux qui ont expliqué que cette décision de réduire de moitié ce projet provenait de la wilaya», a ajouté un autre de la même commune. «Nous attendons depuis plus de 20 ans l'asphaltage des rues de notre cité», ont clamé des habitants de la Haï Boudiaf. A Sidi Khelil, les habitants ont demandé des logements ruraux.
Selon eux, cette localité a bénéficié de seulement 20 logements ruraux en 5 ans, «ce qui est loin de répondre à la demande des jeunes couples astreints à vivre dans l'exiguïté chez leurs parents ou de s'exiler vers la ville», ont-ils fait remarquer. «Nous sommes des jeunes de bonne famille et nous refusons de recourir à des actions extrêmes pour revendiquer notre droit de vivre décemment et dignement dans notre pays. Notre village pourtant situé sur une route nationale se meurt dans l'indifférence. Nous voulons de l'électricité, du gaz et de l'eau potable», ont souligné des intervenants de Droua qui est, il faut le dire, un exemple de déséquilibre et de mauvais plans de développement. Il faut savoir en effet que Droua est gorgée d'eau.
Plusieurs puits albiens y ont été forés, mais les eaux extraites alimentent les villes de Biskra et de Sidi Okba alors que les habitants et les agriculteurs de Droua sont en situation de crise hydrique depuis des années.
Des palmeraies qui manquent d'eau
«Monsieur le wali, nous ne voulons rien que de l'eau pour irriguer nos palmeraies et produire des légumes. Nos jardins meurent et nos palmiers se dessèchent à vue d'?il», s'est plaint un fellah de Droua. «Nous avons des centaines de foyers qui manquent d'électricité et d'eau potable», a signalé un habitant d'un quartier de Sidi Okba.
C'est dire que la Société algérienne de distribution de l'électricité et du gaz (Sadeg) et la direction de l'hydraulique ont du pain sur la planche dans cette daïra pour répondre aux besoins de la population. À chaque station, le wali a noté les besoins et les déficiences relevés en matière d'AEP et de couverture énergétique de ces hameaux et villes longtemps oubliés. «Nous sommes ici pour constater que des projets sont effectivement lancés pour l'amélioration des conditions de vie de la population de Chetma et Sidi Okba.
Les responsables municipaux, les directeurs exécutifs et les responsables de la Sadeg sont instruits d'accélérer les travaux pour répondre à toutes les doléances. Les entreprises soumissionnaires sont tenues de respecter les cahiers des charges et les délais de réalisation sinon elles sont passibles de résiliation des contrats conformément aux dispositions légales.
Tous les problèmes doivent être réglés le plus vite possible. J'ai été touché par la vue de ces centaines de palmiers dépérissant au grand malheur des fellahs et de toute la région», a confié le wali entré dans une colère noire en inspectant le chantier d'un grand réservoir d'eau dont les travaux devaient durer 6 mois, mais qui 7 ans plus tard n'est toujours pas opérationnel.
Au nouveau poste avancé de la Protection civile de Chetma dont la mise en fonction est assujettie à son raccordement au réseau de distribution de l'électricité et du gaz tardant à être réalisé, il a demandé des explications sur ce retard. «Nous travaillons sans relâche avec des journées de 16 heures pour finaliser tous les projets. Nous sommes confrontés à certaines difficultés techniques demandant du temps pour être réglées. Nous avons aussi beaucoup d'appels d'offres qui sont sanctionnés par le seau de l'infructuosité.
Le manque d'équipements et de produits utilisés pour la réalisation des lignes électriques et des cabines de transformation sur le marché national provoqué par la Covid-19 est un autre obstacle freinant les projets. Malgré cela, nos équipes font de leur mieux pour satisfaire tous ses clients», a expliqué Hassina Bouzaher, divisionnaire à la direction de la Sadeg de Biskra.
A noter que la délégation de la wilaya a inauguré un projet de réhabilitation du réseau d'AEP pour la localité de Droua, un stade de football et un groupe scolaire pour Chetma, de nouvelles routes, un bureau de poste et des projets d'aménagements urbains pour Sidi Okba. Une daïra où les besoins sont encore importants pour la faire sortir définitivement de la liste des zones d'ombre de la wilaya.
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