Algérie

La Russie frappe des installations énergétiques


«Une attaque massive» russe était en cours hier matin contre des installations énergétiques dans plusieurs régions ukrainiennes, laissant des quartiers de Kiev sans électricité, deux jours après une attaque sur la flotte russe en Crimée, que Moscou a imputée à l'Ukraine avec l'aide du Royaume-Uni. Au nord de la capitale, une quinzaine de soldats et policiers bloquaient la circulation et interdisaient l'accès à la route qui conduit à un site touché. Selon un militaire, «trois missiles ont touché leur cible à une centaine de mètres. Il ne faut pas rester là, c'est dangereux car il peut y avoir d'autres frappes». Selon l'armée ukrainienne, «plus de 50 missiles de croisière ont été lancés» sur l'Ukraine «à l'aide d'avions», depuis le nord de la mer Caspienne et de la région russe de Rostov. À Kiev, au moins cinq explosions ont été entendues tôt hier. «Une partie de Kiev est sans électricité et dans certaines zones sans eau, à la suite des frappes russes», a indiqué le maire de la ville, Vitaly Klitschko, sur Telegram. «Des électriciens travaillent à rétablir l'approvisionnement en électricité sur une installation endommagée qui alimente environ 350 000 appartements à Kiev», a-t-il précisé. La capitale avait déjà été frappée les 10 et 17 octobre notamment par des drones russes qui avaient touché des infrastructures énergétiques essentielles. Ces nouvelles frappes massives interviennent après l'annonce ce week-end par Moscou de suspendre sa participation à l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, vitales pour l'approvisionnement alimentaire mondial. Deux cargos chargés de céréales ont toutefois quitté hier les ports ukrainiens et emprunté le corridor maritime humanitaire à destination de la Turquie, selon le site spécialisé Marine traffic. Douze cargos doivent quitter dans la journée les ports ukrainiens et quatre autres se diriger vers eux, dont l'un, sous pavillon turc, a déjà pris la mer, a précisé le Centre de coordination conjointe (JCC), chargé de superviser l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire. Il serait «dangereux» et «difficile» de continuer à mettre en oeuvre l'accord sur les céréales ukrainiennes sans Moscou, qui a suspendu sa participation, a prévenu hier le Kremlin, alors que des navires continuent de quitter l'Ukraine. «Dans des conditions où la Russie évoque l'impossibilité de garantir la sûreté de la navigation dans ces zones, alors un tel accord est difficilement applicable. Et cela prend un tour différent, beaucoup plus risqué, dangereux», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé sur la possibilité de continuer cet accord sans la Russie. Samedi matin, une attaque de drones massive a visé des navires militaires et civils de la flotte russe de la mer Noire stationnés dans la baie de Sébastopol, en Crimée, provoquant la colère de Moscou. Un bateau militaire a été touché. Le ministère russe de la Défense a accusé Londres d'avoir aidé Kiev dans «la mise en oeuvre de cet acte terroriste», ce que le Royaume-Uni a fermement nié. Dans son intervention vidéo, le président ukrainien Zelensky a affirmé que «la Russie est la raison pour laquelle la population, en Ethiopie, en Somalie ou au Yémen, va devoir faire face à des pénuries catastrophiques». Les Etats-Unis et l'UE ont condamné le retrait russe de cet accord, Antonio Guterres, se disant lui «profondément préoccupé». A Istanbul, le JCC a indiqué que la délégation russe participant aux inspections des navires s'en retirait «pour une durée indéterminée». Moscou accuse les pays occidentaux de bloquer ses propres livraisons de céréales et de détourner l'ensemble des cargaisons à leur seul profit, contrairement au discours selon lequel elles seraient destinées aux pays pauvres.
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