Algérie

La Russie et la Chine contre-attaquent



Les deux membres permanents du Conseil de sécurité qualifient d'« inacceptables » les propos d'Hillary Clinton qui elle a appelé, vendredi dernier, la communauté internationale à pousser ces deux pays à « changer de position » car ils se sont mis « en travers des aspirations du peuple syrien et du printemps arabe ». Vladimir Poutine, le Premier ministre russe, met en garde l'Occident contre toute intervention militaire en Syrie sans le feu vert du Conseil de sécurité. Ayant « appris d'amères expériences » en Irak et en Libye, il est « contre toute résolution du Conseil de sécurité qui pourrait être interprétée comme un signal à une interférence militaire dans les procédures domestiques en Syrie », explique-t-il ans un article publié par Moscou News. « J'espère fortement que les Etats-Unis et les autres pays tirent la leçon des mauvaises expériences et ne tenteront pas le recours au scénario de la force en Syrie », martèle-t-il. La solution ' Demander la même chose à l'opposition armée et aux forces gouvernementales, dit-il. C'est-à-dire, l'arrêt des combats et le retrait des zones habitées. « Se refuser à faire cela est cynique », dit-il avant d'avouer sa « peur » d'une attaque militaire contre l'Iran où les puissances occidentales chercheraient, selon lui, à « changer le régime sous couvert de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive ». « Si cela se produit, les conséquences seront vraiment catastrophiques et impossibles à imaginer », déclare Poutine. Dans sa lancée, l'homme fort de Moscou laisse croire que le soutien des Occidentaux au printemps arabe serait motivé par des intérêts commerciaux. « Les entreprises russes ont perdu les positions qu'elles avaient développées pendant des décennies dans les pays touchés par le printemps arabe », dit-il. La Chine réfute elle aussi les propos des Occidentaux. Elle indique par la voix de Hong Lei, porte-parole du ministère des Affaire étrangères, « ne pas pouvoir accepter » les propos de la secrétaire d'Etat américaine. « Nous ne pouvons pas accepter cela (...) le monde extérieur ne devrait pas imposer son supposé plan de solution de la crise au peuple syrien », dit-il dans un point de presse. « La Chine a appelé le gouvernement syrien et toutes les parties en Syrie à arrêter immédiatement, et pleinement, tous les actes de violence et à lancer un processus de dialogue sans conditions », dit-il, demandant à la communauté internationale de « respecter la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de la Syrie ». Comme Moscou, Pékin soupçonne les Occidentaux, et particulièrement les Américains, d'avoir des « ambitions hégémoniques cachées ». Pour faire fléchir les Russes et les Chinois au Conseil de sécurité, les Américains montrent une certaine réticence à un engagement plus direct en Syrie. « Une intervention militaire risque de précipiter le pays dans la guerre civile et toute livraison d'armes à l'opposition pourrait revenir à aider Al-Qaïda », déclare Clinton prenant le risque d'irriter les Européens, les Saoudiens, les Tunisiens, les Qataris et tous les partisans d'un déploiement d'une force conjointe arabe/ONU de maintien de la paix et d'une livraison d'armes à une opposition qui ne doit pas peser très lourd. En effet, sur les 14 millions d'électeurs inscrits, plus de huit millions, soit 57,4% du corps électoral, se sont rendus aux urnes pour adopter la nouvelle Constitution. Seuls 753.208 d'entre eux ont dit « non ». Djamel Boukrine


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