Algérie

La rupture



La rupture
Alors que des tentatives de dialogue ont été lancées de part et d'autre auparavant pour briser le mur, ce qui s'est passé lors de la journée du 24 février a mis fin à toute aspiration.Il n'y a rien à espérer. Entre le pouvoir et l'opposition le fossé s'est élargi davantage. La journée du 24 février a démontré encore une fois que le rapprochement entre les deux adversaires est une mission impossible et relève désormais de l'illusoire. Le débat sourd et aveugle persiste entre deux composantes de l'intelligentsia politique nationale. Alors que des tentatives de dialogue ont été lancées de part et d'autre auparavant pour briser le mur, ce qui s'est passé lors de la journée du 24 février a mis fin à toute aspiration. Première conséquence: le consensus tant recherché n'a aucune chance de se réaliser. Le pouvoir comme l'opposition, se sont amusés à échanger des tirs croisés, en prenant pour témoin l'opinion publique. Les deux adversaires qui étaient en quête de consensus pour valider leurs propres initiatives, n'ont pas fait preuve de maturité. Bien au contraire, leur égoïsme à pris le dessus au détriment de l'intérêt national. Au lieu de saisir cette occasion pour entamer un vrai débat en vue d'une sortie de crise, les deux adversaires ont poussé le bouchon plus loin, en fragilisant tous les efforts qui visaient à les rapprocher. Pour les observateurs de la scène politique, la rupture est de nouveau confirmée. Les derniers développements intervenus sur la scène politique ont compliqué davantage la donne. Le projet de révision de la Constitution qui se veut comme démarche consensuelle, en fera les frais. Faute de ce consensus, le plus important chantier politique n'arrive toujours pas à voir le jour. Avec le boycott d'une grande partie de l'opposition, le pouvoir a du mal à compléter le puzzle. Ce dernier qui voulait à tout prix arracher ce consensus reporte à chaque fois son projet en réitérant son appel à l'opposition. «La porte demeure ouverte devant ceux qui ne se sont pas encore associés à cette consultation qui reflète l'esprit même de la démocratie et qui est menée dans le respect des différences», avait affirmé à plusieurs reprises le chef de l'Etat à l'adresse de l'opposition. Ce n'est pas tout. Le premier magistrat du pays a donné même des gages à l'opposition. «Le projet de révision de la loi fondamentale n'est pas au service d'un pouvoir ou d'un régime mais ambitionne, au contraire, de consolider les libertés et la démocratie», a-t-il dit en vue de convaincre. Il a même expliqué que le texte doit renforcer non seulement l'indépendance de la justice et les libertés, mais aussi «la place de l'opposition politique, dès lors qu'il s'agit, par la voie démocratique, de réguler la compétition et même la contestation politiques». Des appels ressassés par les différents partis de la coalition qui ont fait de cette question leur cheval de bataille en vue de convaincre l'opposition à participer à ce projet. Mais celle -ci n'a pas cédé et persiste et signe sur la nécessité d'aller vers la transition politique. En plus de la Constitution qui est otage de ce consensus, les autres initiatives lancées par les différentes formations risquent de tomber à l'eau. C'est le cas pour la conférence nationale sur le consensus initiée par le Front des forces socialistes. Le FFS qui souhaite rassembler toutes les forces politiques quelles que soient les sensibilités autour d'une conférence n'aura pas la tâche facile. La démonstration de force affichée par le pouvoir d'un côté et l'opposition de l'autre côté, enterre toute volonté de rapprochement. D'ailleurs, les grosses pointures de l'opposition ont refusé de participer dès le départ, en raison de la présence des partis de la coalition. L'opposition voit en l'initiative du FFS, une feuille de route tracée par le pouvoir pour lui tendre un piège. Idem pour l'initiative du MSP, dont son patron a fini par être convaincu de la nécessité de lancer le dialogue avec le pouvoir. Celle-ci sera certainement abandonnée.




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