Algérie

La rumeur, en verve, façonne les états d'âme



Elle s'offre les moyens, mastocs à souhait, pour continuer à contrôler ceux qui en sont déjà clients et à abattre le doute de ceux qui hésitent encore ! La crise, sans fin, du pain, dont le citoyen subit régulièrement les effets, tient à d'autres raisons qu'au prix de la baguette. On nous annonce régulièrement que les boulangers et le ministère du Commerce sont en négociation. Ils se réunissent sans jamais clore le chapitre sur le prix du pain. Des organisations qui défendent, entre autres, l'intérêt des artisans, qui font mine de vouloir augmenter le prix de la baguette à 15 dinars la normale et à 20 dinars l'améliorée, et un ministère qui fait semblant de croire qu'ils en sont réellement là. De deux choses l'une : soit aucun des cadres de ce département n'a jamais mis les pieds dans une boulangerie, soit il joue à celui qui ne sait pas, qui ne connaît pas le prix du pain parce qu'il n'a pas le temps de faire ses courses. Ainsi, ni le ministre ni ses cadres ne connaîtraient les différents prix pratiqués, ici et là, par les boulangers, en fonction de l'offre et de la demande. Je ne me souviens pas avoir payé ma baguette à 10 dinars depuis des lustres et je sais de quoi je parle, parce que, j'y vais, moi, à la boulangerie. Le prix auquel je paie ma baguette est celui-là même sur lequel le département de Rezig et les associations d'artisans boulangers planchent inlassablement. Pourquoi le client qui va acheter son pain devrait s'inquiéter des impératifs à la base du produit fini, puisque les 15, 20 et même 60 dinars, le consommateur les paye déjà ' Pourquoi se réunir pour n'aboutir à rien au lieu de donner aux négociations, quand elles s'avèrent nécessaires, le contenu qu'elles méritent 'Le constat que chacun d'entre nous aura par contre fait, c'est que les tonnes de pain gaspillé par des foyers qui achetaient sans compter, comme si une guerre mondiale guettait à leurs portes, n'encombrent plus les trottoirs. Signe que les familles réfléchissent mieux à la dépense. Le pouvoir d'achat en sérieuse baisse leur impose la retenue. Les temps sont durs. Elles en font les frais pendant que la rumeur s'occupe du reste.
M. B.


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