Algérie

La ruée vers l'eau



Dans l'optique de réagir à la menace du stress hydrique et afin d'assurer une sécurité nationale d'approvisionnement en eau potable, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et celui des Ressources en eau, Kamel Mihoubi, ont présidé lundi dernier, une réunion de travail consacrée au «suivi des projets relatifs aux ressources en eau non conventionnelles, le dessalement de l'eau de mer à court et moyen terme dans l'objectif de renforcer les réserves en eau potable et ce, en application des instructions du président de la République» selon le communiqué du ministère de l'Energie et des Mines. Il faut dire que ces deux dernières années ont été particulièrement marquées par une faiblesse en pluviométrie qui a mis à mal les politiques publiques dédiées à l'approvisionnement en eau potable, du fait que le taux de remplissage des barrages était en deçà des prévisions, créant un déséquilibre entre les capacités existantes et la demande. D'où l'importance du programme d'exploitation des eaux non conventionnelles provenant des stations de dessalement de l'eau de mer et le traitement des eaux usées.C'est dans cette optique qu'un nombre important de nouveaux projets a été lancé sur toute la côte algérienne, notamment les points névralgiques, tels que Ain Benian, Bou Ismail, Tipaza, El Tarf et Zéralda, dans le but d'augmenter les volumes de production et faire face à une consommation en perpétuelle augmentation. La mise en service de ces nouvelles unités de dessalement contribuera à réduire le stress hydrique et à mettre en place de nouveaux mécanismes de distribution, qui viendront combler le manque enregistré sur les barrages. Cela étant, si les pouvoirs publics tentent de s'adapter à la situation pour apporter des solutions à ce phénomène, il n'en demeure pas moins qu'une réelle stratégie de lutte contre le gaspillage s'avère indispensable, au même titre que la vétusté des réseaux d'approvisionnement, qui occasionne des pertes importantes.
Autrement dit, il est clair que la stratégie du gouvernement pour remédier à cette situation, demeure étroitement liée à l'implication de la population, dans l'optique d'instaurer de nouveaux principes de consommation basés sur l'éradication des niches de déperdition et sur un usage responsable de cette ressource vitale. Comme il est de même importance de se pencher sur un programme de remise à niveau des équipements et des installations et de mettre en place une dynamique de maintenance à même de prévenir et d'intervenir sur les problèmes de fuites et de pertes.
Par ailleurs, bon nombre d'observateurs s'accordent à dire que cette situation de stress était prévisible, du fait de l'absence d'une vision à long terme, de l'établissement de bilans réguliers sur le développement de la consommation nationale, par rapport à la situation démographique et aux capacités de stockage. La résolution de cette équation aurait eu pour but de définir le besoin national en consommation d'eau potable, et par voie de conséquence, adopter les mesures nécessaires pour garantir la disponibilité de l'eau en toutes circonstances. Il s'agit d'un retard considérable à rattraper, dans la mesure où depuis des décennies, on ne compte que 11 stations de dessalement d'eau de mer, présentes dans neuf wilayas, sur une côte qui s'étend sur plus de 1200 km. C'est dire à quel point l'apport et le travail d'un ministère de la planification auraient été précieux.


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