Algérie

La ruée des candidats à la présidentielle



La ruée des candidats à la présidentielle
Soyons sérieux, les candidats répondant au profil sont connus des Algériens. De tous les Algériens. Ils ne sont pas 27. Ils se comptent sur les doigts d'une seule main. Si les candidats à la candidature le savent, et ils le savent forcément, pourquoi malgré tout entament-ils les démarches' Plusieurs raisons!...«Hab ya tâalam lahfafa fi ras litama!». L'expression est bien connue chez nous. Nous y sommes. Ils sont venus mais ils ne sont pas tous là. D'autres devraient les rejoindre. Au deuxième jour de la convocation du corps électoral, ils étaient 27. Plus de deux douzaines de candidats à la candidature. Ils ont fait la chaîne au ministère de l'Intérieur pour déposer leur demande et retirer les imprimés qu'ils devront soumettre à la signature des grands et des moins grands électeurs que nous sommes. Pour les grands électeurs ce n'est pas évident tant les élus qui n'ont pas déjà leur candidat ne forment pas de groupes compacts regroupant 600 voix. Restent les simples citoyens. Les 27 postulants devront, dans un vrai marathon qui les conduira obligatoirement dans 25 wilayas, solliciter au total 1.600.000 électeurs. Les noms de ces prétendants n'ont pas été publiés. Eux-mêmes n'ont pas cru utile de le faire. Il n'est pas dit que la liste ne va pas s'allonger au fil des jours et jusqu'au 45ème jour de la limite de dépôt des candidatures. Devant ce grand nombre et la rapidité avec laquelle ils se sont rués au guichet, on ne peut que rester perplexe. Que s'interroger. Qu'est-ce qui fait courir cette nuée' Est-ce vraiment le souci de servir leur pays et leurs concitoyens' Sont-ils convaincus de répondre à tous les critères qu'énonce la loi électorale' Croient-ils sincèrement à leurs chances d'être élus' Ont-ils conscience de l'ampleur de cette consultation' Se rendent-ils compte des moyens, humains et financiers, qu'exige une telle élection' Il y a de quoi douter sincèrement de leurs véritables motifs dans cette course. C'est tout de même l'élection à la présidence de la République. A la magistrature suprême de l'Algérie. Le plus grand pays d'Afrique. C'est tout de même prétendre guider 40 millions d'Algériens. Il faut des qualités pour cela. Des qualifications aussi. Il faut que les électeurs en soient convaincus. Pour l'être, il faut qu'ils aient connu celui qui les avance. Pas seulement le temps d'une furtive apparition à la télé mais à l'épreuve de la gestion des affaires de l'Etat. On ne parle même pas du charisme qu'il faut en plus. Pour rassurer et inspirer confiance. C'est ainsi sous toutes les latitudes. Soyons sérieux, les candidats au profil répondant à ceux énoncés sont connus des Algériens. De tous les Algériens. Il n'y en a pas 27. Ils se comptent sur les doigts d'une seule main. Et pas forcément tous les doigts. Reste la question lancinante: si les candidats à la candidature le savent, et ils le savent forcément, pourquoi malgré tout entament-ils les démarches' Car dans 45 jours plus 10 jours, la course d'un bon nombre d'entre eux s'arrêtera aux portes du Conseil constitutionnel. Même ceux qui franchiront cette porte connaîtront diverses fortunes lors des étapes suivantes. Le temps des promesses comme autant de couleuvres est révolu. Celui du discours idéologique aussi. L'électorat algérien est tout autre aujourd'hui. Il sait à quel seuil du progrès se trouve son pays. Il connaît ses acquis. Les candidats devront le convaincre qu'ils peuvent, non seulement lui préserver ce qu'il a, mais aussi ce qu'ils peuvent lui apporter de plus. En premier lieu, la préservation et la consolidation de la paix et de la stabilité. Il attend la démonstration des voies et moyens que comptent déployer les candidats pour cela. La paix et la stabilité passent par également par une économie qui ne soit plus dépendante exclusivement des hydrocarbures. Par une économie diversifiée à même de lui procurer emploi, logement et autosuffisance alimentaire. Ensuite, il attend la démonstration de la mise en oeuvre d'une politique sociale qui lui assure un mieux-vivre. Un système de santé de qualité. Un système éducatif performant. Des loisirs pour lui et ses enfants. Un tourisme national aux normes internationales. Et enfin la lutte contre tous les fléaux qui le menacent. Contre la bureaucratie. Contre la corruption. Contre la drogue. Contre la délinquance routière et la délinquance tout court. La liste peut être allongée. C'est ce qui s'appelle un programme. Il faut qu'il soit détaillé tout autant que sa mise en oeuvre. Malheureusement et jusqu'à ce jour, le personnel politique ne s'est pas distingué par une telle expertise. Surtout à ce niveau élevé des plus hautes responsabilités de l'Etat. Il serait anormal que les candidats à la candidature ne sachent pas que la compétition est de très haut niveau. Alors direz-vous, pourquoi se lancent-ils dans l'aventure' Les raisons sont variées. Du mal de notoriété jusqu'aux pathologies freudiennes en passant par la promotion de leur marque de fabrique, il y en a pour tout le monde. Donc il y aura forcément des recalés, beaucoup de recalés devant la porte du Conseil constitutionnel. Ainsi aura été donnée la preuve qu'il n'y a pas «d'orphelins» politiques en Algérie. Et que les «apprentis coiffeurs» feraient mieux de chercher d'autres «têtes» ailleurs. Il ne faut surtout pas que les futurs recalés le prennent mal. Ce n'est qu'un rendu de monnaie!zoume6@hotmail.com




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