Algérie

La rue maintient la pression en Tunisie



Le climat de tension persiste face à une situation sociale difficile que le gouvernement a du mal à gérer.Au lendemain du discours du Premier ministre de Hichem Mechichi, dans lequel il a fait preuve autant d'empathie à l'égard des manifestants en colère que de fermeté envers les "casseurs", la tension reste palpable à travers toute la Tunisie. Mais, pour n'avoir pas apporté de solutions concrètes aux revendications soulevées lors des nuits d'émeutes, cette sortie n'a pas empêché la multiplication des grèves corporatistes, des protestations notamment des sit-in et des marches pour la libération des personnes arrêtées en marge des heurts nocturnes.
Ainsi, à Sfax, des habitants ont organisé, vendredi, en présence de représentants de la société civile et d'hommes politiques, un sit-in devant le siège du gouvernorat de Sfax pour appeler à la libération des manifestants arrêtés, ainsi que pour dénoncer ce qu'ils ont appelé "les restrictions de liberté", "outre la violence perpétrée à l'encontre des citoyens", a rapporté la chaîne de radio privée Mosaïque FM.
La même source a ajouté que "les manifestants ont, par ailleurs, scandé plusieurs slogans à travers lesquels ils ont appelé à faire chuter le régime et ont, par la même occasion, revendiqué leur droit à l'emploi et au développement".
À Sousse, les habitants de la cité El Aouina ont bloqué la route en début de soirée de vendredi pour demander la libération d'un détenu dont le père est décédé, jeudi, a indiqué le même media.
Et de préciser : "Les manifestants qui se sont rassemblés à l'entrée de la cité et qui ont bloqué la route en brûlant des pneus, dénoncent les arrestations aléatoires qui concernent, selon eux, des personnes qui n'auraient pas participé aux derniers mouvements protestataires nocturnes".
D'autres manifestations ont eu lieu la semaine dernière pour réclamer la libération des manifestants arrêtés, dont le nombre dépasse les 600, selon les chiffres fournis par le ministère tunisien de l'Intérieur. Cela a lieu au moment où nombre de grèves à caractère socioprofessionnel sont annoncées dans nombre de secteurs de l'administration et de l'économie, à travers tout le pays.
Les profesionnels de la santé se sont accordés pour organiser des sit-in de deux heures dans tous les établissements de santé de la région le 26 du mois en cours, avant d'entamer une grève sectorielle le 2 février, pour protester contre leur situation socioprofessionnelle qui ne cesse de se dégrader, surtout en cette période de pandémie de Covid-19, affirment-ils. Le secteur de l'éducation bouillonne aussi, avec une grève des surveillants et surveillants généraux qui reprend dès demain.
Les propriétaires de cafés, buvettes et autres restaurants ont également annoncé des protestations dans les régions de Tataouine et Djerba. Ce mouvement risque de s'étendre à d'autres villes du pays, où l'arrêt de l'activité touristique a provoqué beaucoup de faillites chez les professionnels du secteur.
Tout cela intervient au moment où le Fonds monétaire international met un peu plus de pression sur le gouvernement tunisien, à l'issue d'une mission des experts de cette institution financière internationale, avertissant contre l'accroissement à hauteur de 9% du PIB du dificit public.

Amar R.


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