La rue Larbi Ben Mhidi sera le point de départ

«Notre centre-ville est malpropre, poussiéreux, crasseux. Les façades sont poudreuses, noirâtres, câbles en toile d'araignée, vitrines inesthétiques, enseignes grossières. La voirie est en piteux état dans une grande partie, tout comme les trottoirs, la signalisation, et j'en passe».Le wali n'a pas convoqué, avant-hier lundi, à la salle de réunions du 13e étage de la wilaya, tout le staff de la commune d'Oran, maire compris, pour faire l'état des lieux de la ville, mais il fallait bien brosser un tableau sur le sujet, Oran-ville en l'occurrence, avant d'en venir à l'objet essentiel de la démarche. Les qualificatifs dont a usé le wali, aussi péjoratifs fussent-ils, dans son descriptif succinct du paysage du noyau urbain d'Oran, la réalité est certes bien pire. Ce cumul en strates superposées de «laisser-faire» et de «laisser-aller», est-il une fatalité pour «Wahran» ' «Non», affirme avec force et conviction M. Zâalane. La preuve : «On est capable, et vous allez le voir bientôt, de réhabiliter notre ville et de l'embellir. On va procéder par tronçon. L'effet d'entraînement s'ensuivra forcément». Force est de remarquer qu'à défaut d'une APC manifestement en manque de cohésion, minée par les conflits intestinaux, les déchirements fratricides et les intérêts individualistes, c'est le dépositaire de l'autorité de l'Etat qui s'affaire à résoudre les problèmes prioritaires ayant un impact direct sur les citoyens, en usant, le plus possible, de son statut de leadership qui doit fédérer et mobiliser les énergies de la collectivité autour des actions collectives. On peut supposer que l'opération ordonnée par le wali lors de la réunion d'avant-hier avec l'exécutif communal d'Oran découlait de cette stratégie, avec comme thème dans ce cas-ci : la réhabilitation du paysage du centre-ville. «Seul le boulevard de la Soummam sort du lot. A part ce petit segment, toutes les rues du centre-ville reflètent une piètre image. Notre objectif, c'est de mettre le centre-ville sur, au moins, le même niveau esthétique et paysagiste que le boulevard de la Soummam». Comment le wali compte s'y prendre ' L'action va cibler, dans un tout premier temps, la rue de Larbi Ben M'hidi. Elle s'étendra ensuite aux autres grandes artères, pour s'infiltrer, peu à peu, dans les rues et ruelles adjacentes. Pour ce faire, l'opération a été scindée en plusieurs sous-opérations : voirie (pilotée par la DTP, qui est déjà à pied d'œuvre avec des opérations en cours de revêtement de chaussée), l'éradication de l'affichage et autres supports de publicité sauvage, la peinture des immeubles (la direction de l'Habitat prendre à sa charge les habitations sur taxe foncière, tandis que les établissements et les institutions publics sont du ressort de l'administration concernée), la réfection des vitrines des commerces, y compris la mise à niveau des enseignes (action pilotée par la direction du Commerce), la rénovation de l'éclairage public (pilotée par EPIC Ermeso), la réhabilitation des espaces verts (EPIC Oran vert), etc. Parallèlement, il est question de poursuivre et d'intensifier les travaux de requalification du patrimoine bâti ancien du centre ville, à travers notamment le projet de réhabilitation des vieux immeubles du centre-ville piloté par l'OPGI.