Trois semaines après l'affichage de la liste provisoire des 900 logements sociaux de Bouira, et après sept jours marqués par des scènes de violence inouïe, des affrontements, rappelons-le, entre policiers et candidats mécontents à travers plusieurs quartiers du chef-lieu de wilaya, des colères qui ont atteint le pic avec le saccage et l'incendie du siège de la DSP ce mardi, et passé la période de recours ; voilà que des dizaines de pères de famille se sont rassemblés devant le siège de la wilaya dans l'espoir de rencontrer le wali.«Je suis là pour voir le wali et me renseigner sur l'étude des recours. Je sais qu'il y a une centaine de logements sociaux qui ont été mis de côté sur les 900 ; je sais aussi que dans ces recours, il y aura nécessairement des dizaines de bénéficiaires provisoires qui vont sauter, mais je voulais être rassuré quant à la transparence dans cette étude», déclare Saïd, un père de famille parmi tant d'autres qui a introduit une demande de logement depuis 9 ans, mais qui n'a pas été retenu dans la liste provisoire, et toujours présent dans tous les rassemblements devant les sièges de la daïra et de la wilaya pour attirer l'attention du chef de l'exécutif et avoir des assurances quant à la régularité de l'opération.
Ce mardi, des dizaines de femmes, des mères de famille, divorcées pour la plupart et avec des enfants à charge, étaient également là. Devant le portail principal du siège de la wilaya, ceinturé par des haies métalliques de l'APC de Bouira, derrière lesquelles bon nombre de vigiles veillaient au grain et interdisaient tout accès non justifié au bâtiment, les protestataires scandaient : «Où sont les promesses quant à la régularité de l'opération d'attribution des logements sociaux». Car, selon eux, l'opération d'attribution des 823 logements du 6 avril dernier, n'a pas dérogé à la règle, à savoir faire bénéficier des amis, les proches et les amis des amis, etc. Aussi, et c'est parce que le wali de Bouira a longtemps promis aux candidats des logements sociaux au niveau de toute la wilaya, une transparence totale dans l'attribution, la déception était grande cette fois-ci en voyant sur la liste certaines personnes qui n'ont pas le droit d'en bénéficier. Hier, lors de cet énième rassemblement, les policiers qui étaient sur place, ont usé de la force pour arracher les banderoles aux femmes et aux hommes qui les déployaient, en les bousculant. Téméraire, la foule voulait coûte que coûte, voir le wali. Un wali que tous ces demandeurs qui ne décoléraient pas, espéraient rencontrer car dans un premier temps, tout ce beau monde s'était déplacé vers le siège de la daïra, mais le chef de daïra avait refusé de les recevoir selon leurs dires.
Aussi, quand ils apprirent que même au niveau de la wilaya, personne ne voulait les voir, leur déception et leur colère ont atteint leur paroxysme. Une rage, mêlée de crises de larmes qu'ils ont déversées sur les policiers.
Y. Y.
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Posté Le : 28/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Yahiaoui
Source : www.lesoirdalgerie.com