La rue

Quand la rue se mêle des affaires du football, il y a lieu de s'en inquiéter et de tirer la sonnette d'alarme. Quand la rue gronde, les têtes des entraîneurs tombent les unes après les autres et quand celle-ci se met de la partie, des présidents de clubs et des joueurs laissent des plumes.La rue fait et défait les entraîneurs, les joueurs et les dirigeants, et elle s'ingère même dans le volet technique et tactique de nos clubs. Dans cette rue, des trappatoni, Mourinho, Cappello, et autres entraîneurs de renom, courent les rues. Elle vole même au secours d'un président sévèrement sanctionné par la FAF. La rue est sortie dans la rue exiger l'annulation pure et simple de cette sanction. Même les commerçants ont baissé rideau pour exprimer leur soutien au président en question. Pourquoi cette rue se mêle-elle de si près dans les affaires du football ' Quand la loi n'est pas au dessus de tous et quand la réglementation est foulée aux pieds, bafouée par ceux qui sont censés les appliquer dans toute leur rigueur, la voie est ouverte à la rue pour faire la loi et l'imposer comme bon lui semble. A mesure que cette rue obtient gain de cause, sa force augmente, va crescendo jusqu'à ce qu'elle devienne le seul décideur des affaires de notre football. C'est le cas de le dire quand on sait ce qui se passe dans presque tous nos clubs où seule la rue fait la loi. Certains vont même jusqu'à l'utiliser pour faire tomber des têtes où à d'autres desseins, tous inavoués les uns que les autres. Ali Fergani, connaisseur en la matière, a eu cette réflexion suite à son «limogeage» de la JSMB. «Même si on ramène Mourinho ou Ferguson, ils ne pourront strictement rien, car c'est la rue qui a décidé». Une phrase lourde de sens émanant d'un ancien international qui connaît tous les rouages de notre football. En un mot, la rue est maîtresse des lieux et ça serait vraiment difficile de la remettre sur la bonne voie.