Algérie

La route tue de plus en plus en dépit d'un durcissement de la loi : Plus de 100 morts en 10 jours



La route tue de plus en plus en dépit d'un durcissement de la loi : Plus de 100 morts en 10 jours
Le comportement des poids lourds, l'excès de vitesse et les dépassements dangereux sont les trois premières causes de l'hécatombe. La répression serait-elle une solution de facilité '. L'État devrait se pencher sérieusement sur les autres causes de la mortalité sur les routes. Le terrorisme routier continue de faucher des dizaines de vies par semaine. Ni le durcissement du code de la route ni les retraits massifs des permis de conduire n'ont été en mesure de mettre un terme à l'hécatombe. Les chiffres des victimes des accidents de la route communiqués chaque semaine par la Gendarmerie nationale sont effarants. Ces bilans hebdomadaires font état d'au moins 11 décès par jour sur nos routes. Durant la semaine dernière, plus d'une centaine de personnes (103 décès) ont trouvé la mort et près de 1000 autres ont été blessées dans 531 accidents de la circulation. Ces chiffres ne diffèrent pas de ceux enregistrés durant la semaine du 8 au 15 août. Durant cette période, indique la Protection civile, 75 personnes sont mortes et 1075 autres ont été blessées dans 801 accidents de la route. Le nombre d'accidents est en hausse et celui des victimes également. Rien que pour le premier semestre de l'année en cours, les services de la gendarmerie et de la Protection civile ont enregistré 4251 accidents qui ont coûté la vie à des centaines de personnes et causé des blessures à plusieurs milliers de citoyens. En comparaison avec les statistiques enregistrées durant l'année précédente (7534 accidents qui ont causé la mort de 4000 personnes et entraîné 20 499 blessés), l'on constate une importante augmentation du nombre d'accidents. Nous avons déjà dépassé la moitié du chiffre enregistré en 2008. Une véritable catastrophe ! A quoi est due cette hausse ' Pourquoi on n'arrive pas à freiner le phénomène ' L'aggravation des sanctions contre les chauffards ne semble pas avoir l'effet escompté.L'élément humain toujours mis en causeLes peines de prison et les fortes amendes prévues dans les textes de loi élaborés n'ont pas dissuadé les automobilistes. Et pour cause, la majorité des accidents enregistrés sont dus essentiellement au non-respect du code de la route et à l'excès de vitesse. C'est ce que démontre en tout cas le dernier rapport de la gendarmerie. « Les accidents enregistrés, durant la semaine du 12 au 18 août, sont dus à la perte de contrôle du véhicule (70 cas), l'excès de vitesse (67 cas) et les dépassements dangereux (44 cas) », est-il noté dans ce document. De nombreuses wilayas sont concernées par ce phénomène. Selon la même source, les RN 98, 2, 5, 3 et 1 enregistrent le plus grand nombre d'accidents. « Les wilayas de Sétif et de Batna viennent en première position avec 25 accidents, suivies des wilayas d'Oran et de Relizane (22 accidents), puis Alger et Skikda avec 19 accidents », ajoute la Gendarmerie nationale. Le phénomène n'est pas dû uniquement à la violation du code de la route. Selon des spécialistes, les défaillances en matière de formation, d'application de la loi et de la sensibilisation du citoyen contribuent à l'aggravation de la situation. Les différents textes produits depuis l'indépendance prévoient des solutions et des sanctions très sévères. Mais le problème, selon Mohamed Lazouni (lire l'interview), réside dans le manque de rigueur dans l'application de la loi et l'absence de sensibilisation des usagers de la route. Les autorités doivent alors prendre en considération ces volets et fournir un effort pour combler les lacunes. Car les pertes sont énormes. En plus des dégâts humains, les accidents de la route causent au pays un préjudice financier colossal. Selon des statistiques rendues publiques par les services de la police, l'Algérie perd annuellement près de 100 milliards de dinars. Une somme astronomique. Le tableau est sombre. Les autorités concernées doivent agir promptement pour remédier à cette situation.


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