Algérie - Revue de Presse


Nouveau report de la réunion du Parlement destinée à élireun président pour le Liban. Les Libanais devront attendre l'ultime moment, levendredi 23, date de l'expiration du mandat d'Emile Lahoud,l'angoisse au ventre. Ils aimeraient croire que le pire n'est jamais sûr etqu'une issue empêchera le pays de s'enfermer dans le piège de la division et, hélas,de la guerre. Rien pourtant n'incite à l'optimisme dans ce bras de fer où lesparties tablent sur une défaillance de «dernière minute» qui débloquerait lasituation en leur faveur. Cela s'appelle jouer à la roulette russe. Car, àdéfaut de consensus, c'est la confrontation qui risque de l'emporter avec, cettefois-ci, un chaos institutionnel pouvant déboucher sur ce pire qu'on n'ose plusnommer. On le sait, les acteurs ne veulent pas la guerre civile, mais ilspeuvent y aller quand ils s'enferment dans des logiques d'entêtement et seprêtent à des jeux qui les dépassent. A plus forte raison dans un petit pays oùse joue un gigantesque bras de fer géopolitique.Devant le blocage d'une solution libanaise - le patriarchemaronite, qui a soumis six noms de présidentiables, serait aux dernièresnouvelles fortement déprimé -, une facilitation extérieure paraissait nécessaire.La plus logique, celle de la Ligue arabe, est inefficiente en dépit des louables effortsde Amr Moussa. Un diplomate de talent ne peut rien quand il dirige une ligued'Etats fortement divisés et inscrits dans des agendas extérieurs. Celleconjointe de l'Iran et de l'Arabie Saoudite n'a pas donné davantage derésultats. La capacité de la France à jouer le médiateur efficace s'est fortementamoindrie du fait des alignements au profit d'une partie contre une autre. Ellea été supplantée par les Etats-Unis qui ne lui laissent pas une grande marge, sitant est que la Francede Sarkozy ait une quelconque distance à l'égard de Washington.Le pire n'est jamais sûr, mais le piège est en train de serefermer. Car la seule option saine serait que les Libanais trouventle moyen de résoudre par eux-mêmes la crise en réduisant au maximum le poidsdes ingérences extérieures. Car elles sont là, ces manoeuvres externes, etelles s'imbriquent tellement au jeu libanais qu'il est devenu difficile de lesséparer. Et pourtant, la seule issue est là, il faut réduire le poids desingérences externes.Il faut que le président élu soit celui de tous lesLibanais et cela suppose un consensus entre les forces en présence. A défaut, onn'entrera que dans de mauvais scénarios: le vide institutionnel ou le trop-pleinavec deux présidents et deux gouvernements. L'élection d'un présidentconsensuel ne signifie pas que le Liban a réglé ses problèmes, et ils nemanquent pas. Mais elle permet de préserver l'avenir et de donner une chance àla politique. A défaut, on risque d'arriver à ce pire que le Liban a déjà connu,même si l'on disait qu'il n'est jamais sûr.
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