Algérie

La RN44, un itinéraire meurtrier Skikda : les autres articles


Onze personnes sont mortes la semaine dernière sur la RN44, reliant Annaba à Azzaba. Un accident similaire a déjà eu lieu il y a une année lorsqu'un camion semi-remorque avait violemment percuté un bus, faisant 4 morts et 23 blessés.
Plus récemment encore, 5 personnes d'une même famille, dont un bébé, ont été décimées par une fourgonnette sur le même tronçon. La liste du décompte macabre peut encore être allongée, car il ne se passe pas un mois sans que les routes nationales de Skikda en général, et la RN 44 en particulier, enregistrent des accidents souvent mortels.
Des explications hâtives, pour ne pas dire évasives, sont avancées à ce sujet. L'on tente à chaque fois d'imputer ces drames à l'excès de vitesse, ce qui est vrai aussi, mais ce n'est pas l'unique raison.
L'excès de vitesse reste indéniablement un fléau propre à l'ensemble des routes du pays, néanmoins la wilaya de Skikda se distingue par le nombre d'accidents mortels. L'on en conclut que ses routes ne sont pas aussi sûres que l'ensemble du réseau national. La preuve: alors que le tronçon de la RN 44 du côté de la wilaya de Annaba accueille ses usagers par une voie express, celui de Skikda garde encore les caractéristiques de l'époque coloniale.
Pourtant, les 328 km de cette route nationale font toutes partie du réseau économique de base (REB). Elles desservent deux ports (Annaba et Skikda), en plus d'autres pôles économiques. Selon des données du ministère des Travaux publics, la proportion de poids lourds traversant la RN 44 et la RN3 avoisine les 25 % d'un trafic déjà très dense.
En 2003 déjà, la direction des travaux publics de la wilaya reconnaissait dans un rapport officiel le sous-dimensionnement du REB, tout en relevant «la saturation de certains axes nationaux de transit (RN 3 et RN44) sur lesquels le débit véhicule est devenu très lent », jugeant de ce fait qu'il était impératif de «prévoir à court terme des solutions de déchargement et/ou d'augmentation des capacités». Il n'en sera rien même si le secteur bénéficiera de plus de 5 milliards de dinars qui ont été engloutis dans des réfections de chemins de wilayas qu'on a couverts d'épaisses couches de bitumes, alors que les RN sont restées en l'état.
Durant cette même époque, les responsables, pour expliquer l'inertie vécue par le secteur, tentaient à chaque fois de rappeler que « les ¾ de l'étendue de la wilaya se caractérisent par un relief montagneux, difficile d'accès», comme si la RN 44 qui relie Azzaba à Skikda et qui demeure la plus meurtrière, se trouve dans l'Himalaya !
Cette route qui s'étend sur une plaine sans obstacles naturels est techniquement très prédisposée à d'éventuelles opérations de modernisation.
En attendant la réception du tronçon local de l'autoroute Est-Ouest et l'aménagement de nouvelles dessertes en doubles voies, les usagers des routes de la wilaya de Skikda doivent prendre leur mal en patience et conduire prudemment.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)