Légitimes ou pas, les actions musclées d'hier ont eu de graves conséquences sur les usagers, ceux-là mêmes qui n'ont absolument rien à voir avec ces conflits.Les sempiternelles coupures de routes continuent d'empoisonner la vie des usagers de la RN26. Cet important axe routiers reliant la ville de Béjaïa à Bouira et Alger a été obstrué par deux fois au niveau de Remila dans la commune de Timeztith et à Akbou. Ces deux actions sont à mettre sur le compte des habitants de Remila, qui s'opposent à l'expulsion d'un de leurs voisins et des habitants du bidonville «le Piton», sis derrière le centre commercial d'Akbou, qui réclament leur recasement dans les plus brefs délais.La journée d'hier a été particulièrement noire sur les routes de Béjaïa. La nationale 26 était infréquentable du fait des manifestations citoyennes. Légitimes ou pas, les actions musclées d'hier ont eu de graves conséquences sur les usagers, ceux-là mêmes qui n'ont absolument rien à voir avec ces conflits qui trouvent leur raison d'être dans un comportement administratif favorisant. Lorsqu'on s'amuse à recevoir les forts et ignorer les faibles cela donne le résultat vécu hier sur la nationale 26.A Akbou, les protestataires ont exigé la présence du wali pour mettre fin à leur action. Ces citoyens frondeurs se disent ignorés par les autorités locales, accusées de ne faire aucun effort dans la prise en charge de leurs revendications. Ces frondeurs réclament tout simplement un toit décent qui passe par des décisions fermes quant à leur recasement immédiat.Pour ce faire, les manifestants mettent en exergue les dangers auxquels ils sont exposés au quotidien. Il s'agit, notamment des explosifs utilisés dans la mine pour l'extraction des agrégats. 47 familles de ce bidonville ont été déjà recasées dans des appartements de type F2 construits dans le cadre du RHP (Résorption de l'habitat précaire) au niveau de la localité de Bouzaroual. Une vingtaine d'autres sont encore sur place. Pourquoi' Entre la position des responsables locaux qui évoquent «la surcharge familiale» et les habitants qui relèvent «des anomalies» dans l'opération de recensement, il n'est pas facile de déceler un quelconque dénouement de ce conflit.De leur côté, les villageois de Timezrith n'ont pas trouvé mieux pour dénoncer l'expulsion de leur voisin que de bloquer au nez des usagers la route nationale. Ayant acquis une maison depuis 20 ans, un habitant de cette cité a oublié de régulariser sa situation pour se voir ensuite signifier une expulsion pure et simple. Ce qui a provoqué le courroux des voisins. Ces derniers ne juraient hier que par l'annulation de la décision d'expulsion et se sont montrés prêts à soutenir leur voisin jusqu'au bout.Voilà où on en est arrivé lorsqu'on cède à la pression de la rue faisant de cette manière de faire une voie de salut pour de nombreuses personnes en quête de solutions à leurs problèmes. Les usagers des routes nationales en pâtissent au quotidien de ces sempiternelles fermetures de la route à la circulation. Le recours abusif à ce mode de protestation risque de soulever un autre vent de colère et peut se traduire par des affrontements entre citoyens qui ne se connaissent même pas. Cette éventualité a beaucoup été évoquée hier à Remila. Certains automobilistes et camionneurs ont tenté d'organiser une riposte en l'absence des pouvoirs publics à qui revient la charge de sécuriser les voies de circulation.
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Posté Le : 20/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arezki SLIMANI
Source : www.lexpressiondz.com