Algérie

La rigueur pour éloigner la récession en Italie



Rome.
De  notre correspondante

Une série de mesures drastiques pour équilibrer les comptes de l’économie italienne et échapper à une récession prévue par les experts. Faire redémarrer l’appareil productif et susciter une consommation à même de relancer la croissance, voici la mission presque impossible qui attend le tout fraîchement nommé président du Conseil italien et ministre de l’Economie, Mario Monti.
Ce dernier, pour faire avaler aux Italiens la pilule amère des réformes, a annoncé qu’il renoncera à percevoir son salaire et que ses ministres ne toucheront pas de double salaire. Et pour contenir les dépenses publiques, des dizaines de postes seront réduits dans les conseils des provinces et certains seront carrément éliminés. L’Etat devrait encaisser 30 milliards d’euros supplémentaires (durant la période 2012-2014) avec ces nouvelles mesures d’épargne et de fiscalité. Succédant à l’ancien chef de gouvernement Silvio Berlusconi, qui avait toujours minimisé les conséquences de la crise économique en Italie, Mario Monti ne s’est pas laissé intimider par les syndicats, très mécontents des ajustements qui touchent aux retraites mis au point par l’équipe de Monti. L’âge du départ à la retraite a été retardé (66 ans pour les hommes et 62 pour les femmes) et le nombre d’années de cotisation sera porté à 42 ans pour les hommes et à 41 pour les femmes dès 2012. Pour les principales organisations des travailleurs, ces mesures manquent d’équité et tendent à «renflouer le Trésor public en soutirant de l’argent aux pauvres». Même la ministre pour les Affaires sociales, Elsa Fornero, n’a pu contenir son émotion en annonçant «les sacrifices» exigés des salariés. Mais le chef du gouvernement, ancien commissaire européen, a assuré que «sans ces mesures, l’Italie finira comme la Grèce», lors de la conférence de presse qu’il a tenue, hier, devant les correspondants des médias étrangers à Rome.
Et d’expliquer que laisser les choses en l’état pouvait compromettre les acquis réalisés par quatre générations d’Italiens.
L’Italie croule sous le poids des dettes publiques qui dépassent les 1900 milliards d’euros, soit 120% du PIB. Cette fragilité de l’économie italienne avait encouragé la spéculation des marchés extérieurs, la Bourse en avait ressenti ainsi que l’investisseur étranger. Après la démission de Berlusconi, l’Italie tente de revenir sur la scène européenne et compte se présenter comme un partenaire non plus fort, mais au moins crédible. Augmenter les prélèvements fiscaux sur les biens immobiliers et lutter contre l’évasion fiscale sont les autres solutions retenues par le nouveau gouvernement pour faire face à la crise, car deux défis majeurs devront être affrontés rapidement : assainir les comptes publics et relancer la croissance. Deux objectifs difficiles à atteindre en quelques mois. L’Exécutif sortant, après avoir minimisé les conséquences de la crise mondiale sur l’économie italienne, n’en a pas néanmoins laissé un lourd passif. Les experts ne parient pas sur un rapide retour à la croissance et craignent que les mesures d’austérité adoptées ne soient insuffisantes pour combler le gouffre de l’endettement public de la troisième économie de la zone euro. «La situation de l’Italie reste difficile», avait affirmé le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Des responsables italiens avaient même évoqué récemment, à titre informel, la possibilité que le Fond monétaire international puisse débloquer 600 milliards d’euros pour venir au secours de l’Italie. En attendant, M. Monti devra soumettre sa copie à ses collègues de la zone euro, durant le prochain sommet européen des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra les 8 et 9 décembre à Bruxelles.
 


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