Si, hier, tous les regards étaient braqués sur le stade Mustapha-Tchaker de Blida, quelques kilomètres plus loin se tenait une rencontre, qui, elle, était décisive pour l'avenir économique du pays. Le Centre international des conférences (CIC) était, en effet, le théâtre des premières Assises nationales sur l'économie de la connaissance. Le gotha algérien du numérique et de l'économie étaient rassemblés, pour l'occasion. De jeunes entrepreneurs et startupeurs, venus des différentes wilayas du pays, étaient aussi présents. Certains ont même montré leur savoir-faire lors d'une exposition organisée à cette occasion. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, paraissait conquis par les projets qui lui ont été présentés. Il les a encouragés à poursuivre dans cette dynamique, leur garantissant, au passage, l'appui de l'Etat. Chose qui a été confirmée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans un discours lu en son nom par le chef de l'Exécutif. En effet, le premier magistrat du pays a adressé un message fort aux jeunes entrepreneurs. D'emblée, il a affirmé que le pays comptait sur eux pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures. «Le modèle économique préconisé doit reposer sur l'élément humain et les compétences scientifiques de haut niveau que compte notre pays», a soutenu le président de la République.«La compétence avant tout»
«Il est certain que l'économie de la connaissance, les PME et les start-up sont la locomotive qui permettra de diversifier l'économie nationale», a-t-il assuré. Le président Tebboune soutient que cela ne peut passer sans l'innovation, qui est l'apanage de nos jeunes talents. «Le développement, dans une ère marquée par un haut degré d'ouverture et de compétitivité, repose désormais sur les acquis résultant du progrès technologique, de la numérisation et de l'innovation, au sens propre du terme», a-t-il rétorqué. C'est ainsi, rappelle-t-il, que dans le Plan d'action du gouvernement cette économie «new-âge» a pris une place essentielle. «La grande réussite obtenue par tant de pays développés s'explique essentiellement par leur recours à l'économie de la connaissance, devenue l'objectif stratégique de ces pays», rappelle-t-il. Le président de la République appelle ainsi à une grande «révolution», celle du numérique et du savoir! «La révolution de la connaissance et les mutations technologiques et économiques qu'elle a générées ont révélé la nécessité de revoir les objectifs du développement des pays de manière à mettre la connaissance et les politiques liées à l'innovation au coeur même de ces stratégies», a-t-il insisté.
« L'Algérie a les moyens de relever le défi»
Mais comment réussir donc ce grand défi' Tebboune n'y va pas par quatre chemins. Pour lui, il est nécessaire d'aller vers une rupture avec les pratiques du passé, tout en prônant un changement du modèle économique. «On ne peut aller vers une économie diversifiée et productrice de richesse sans passer par la rupture avec les anciens modes et le changement de modèle de développement économique», a-t-il assuré. Le président semble, ensuite, s'être adressé aux membres de son gouvernement en insistant sur une vision à long terme, pour réussir cette mission. «Changer de modèle de développement passe inéluctablement par une vision prospective des mesures et des mécanismes concrets et pragmatiques à court et moyen termes», a -t-il souligné.
Néanmoins, Tebboune s'est montré très confiant, quant aux aptitudes du pays à relever ce défi. «Nous avons des capacités réelles en matière d'économie numérique», atteste-t-il. «L'Algérie compte, par exemple, plus de 1600 laboratoires de recherches, répartis sur 109 établissements universitaires. Nous comptons également deux centres de l'innovation et 12 plates-formes techniques pour les analyses physiques et chimiques», poursuit-il. L'Algérie ne manque pas aussi de chercheurs. Selon les dires du président, on recense 62.000 enseignants-chercheurs et 2.200 chercheurs permanents, ce qui prouve donc l'existence d'une base sur laquelle s'appuyer. Toutefois, si innovants soient-ils, les travaux de recherches ne sont pas des produits prêts à être mis sur le marché. Comment y remédier' Tebboune rappelle la stratégie qu'il a mise en place depuis son arrivée à la tête du pays, il y a plus d'un an. Cela a commencé par la mise en place d'un département ministériel dédié à l'innovation et à l'économie de la connaissance. Un travail de débureaucratisation a également été entamé, tout en ouvrant l'accès aux financements, à travers la création d'un Fonds spécial.
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Posté Le : 30/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Walid AIT SAID
Source : www.lexpressiondz.com