Nous aurions tant aimé fêter le 50e anniversaire de notre indépendance chèrement acquise dans l'espoir et la fierté. Mais les drames horribles des immolations et le gangstérisme d'Etat gâchent la fête aux Algériens. Au lieu de la communion d'un peuple autour de l'idéal social et démocratique de la Révolution, c'est l'assassinat d'un héros de la Libération nationale, Mohamed Boudiaf, et la dilapidation des deniers publics, incroyablement impunis, qui obscurcissent le beau ciel d'Algérie. «Heureux les martyrs qui n'ont rien vu» ' Eh bien, le problème est que les Algériens, depuis 50 ans, ont tout vu : entre putschs et régressions islamistes et/ou féodales, notre beau pays balance. Et le plus grand crime de ce régime ' malgré le faste et un publireportage dans le Monde ' est de travestir la date du 5 juillet en une journée chômée et payée. A trop tirer sur la corde de la «légitimité historique», le système a cassé le cordon ombilical qui lie les Algériens à leur extraordinaire 'uvre : la révolution du 1er Novembre 1954.
De par sa propre perception de la «légitimité révolutionnaire», ce régime de caporaux a légitimé la violence comme dynamique politique. Or, la «légitimité historique» appartient à tout Algérien : du syndicaliste, qui se bat contre l'autisme des ministères, aux jeunes chômeurs qui tentent de décrier le terrible déphasage entre la richesse de nos pétrodollars et leur misère. La révolution permanente, prônée par Kateb Yacine, elle, est là, tout le temps, et partout. Même dans les sphères sociales opprimées non seulement par le régime, mais aussi par les archaïsmes, les Algériennes nous en donnent tous les jours la preuve en refusant le diktat patriarcal, intime ou officiel. L'Algérie rêvée de 1954 n'est pas encore là, mais elle est là, parcellaire dans les combats de tous les jours de ceux qui se battent pour une vraie justice sociale, une meilleure éducation pour leurs enfants, un statut digne pour la femme, une justice indépendante, l'abolition de la police politique' Le 5 juillet c'est tous les jours. C'est en nous tous.
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Posté Le : 06/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Adlène Meddi
Source : www.elwatan.com