Algérie

La révolution des femmes vient de commencer



Trois quarts d'heure avant l'arrivée de Giuliana Sgrena, la militante du FLN, Annie Steiner avait pris place à la librairie du Tiers-Monde. Elle l'attendait avec impatience pour qu'elle lui dédicace le livre intitulé Les révolutions violées, pour les personnes qu'elle chérit.Giuliana Sgrena, accompagnée de Akila Abdelmoumène Ouared, moudjahida et activiste pour les droits de la femme, fut chaleureusement accueillie avec un bouquet de fleurs et un cadeau offerts par Hadda Hazam, sa cons?ur et directrice du journal arabophone El Fadjr, avec des bises, des selfies et des ovations et, bien sûr, par le «loup blanc» des lieux, l'ami des écrivains et lecteurs, Ali Bey, le gérant de la librairie du Tiers-Monde. La majorité des chalands ayant acheté et s'étant fait signer ce livre sont des femmes.Cela est évident. C'est que Giuliana Sgrena incarne cette femme courage qui est de tous les combats et des «war zones» (zones de guerre). Elle a été reporter en Somalie, Palestine, Afghanistan et en Irak où elle avait été faite prisonnière durant un mois par des «moudjahidine combattant contre l'occupation de l'Irak».Une expérience dramatique. Et là, dans cet intéressant ouvrage, Les révolutions violées, Giuliana Sgrena revient et analyse comme «insider» du printemps arabe, les révolutions en réaction en chaîne depuis la Tunisie, l'Egypte, la Libye ou encore une contagion en Arabie Saoudite, où des femmes se battent pour leurs droits bafoués et celui simplement de? conduire un véhicule.Ainsi que des chapitres portant sur le fameux slogan «Ben Ali dégage», le prix Nobel voilé, l'Algérie, une exception ou encore modèle, la «virginité» des militaires, la Libye dans le chaos des milices, un nouveau califat entre la Syrie et l'Irak?«L'expérience de l'Algérie a fait peut- être réfléchir les autres pays»«Je suis contente d'être ici, en Algérie. En Italie, on me dit que l'Algérie est ma deuxième patrie. Effectivement, j'ai eu plus d'échos de mon livre dans son édition française qu'en Italie. Cet ouvrage n'est pas seulement dédié aux femmes. Il s'adresse également aux hommes pour leur faire connaître le rôle joué par les femmes dans les révolutions arabes?Je pense que les femmes réalisent leurs revendications. C'est-à-dire leur révolution. C'est un processus. Ce n'est pas seulement une phase. Parce qu'on dira que le printemps, c'est une faillite. Non ! C'est un processus. Dans certains pays, il s'avère mieux, et d'autres pas. Comme en Tunisie, ça évolue bien.Ce que les femmes ont semé comme graines d'espoir, ça va continuer à marcher. Et je pense que l'aboutissement de cette révolution dépendra de l'affirmation des droits des femmes. Il y a plusieurs femmes arabes qui m'ont dit que la révolution est féminine. Mais elle vient seulement de commencer», soulignera Giuliana Sgrena.A propos du chapitre intitulé sous forme de questionnement : «L'Algérie, exception ou modèle '», elle précisera : «L'exception algérienne, c'est-à-dire que l'Algérie avait déjà produit ce qui s'est passé dans les autres pays. Et l'expérience de l'Algérie a fait peut-être réfléchir les autres pays.La blessure de ce qui s'est passé dans les années 1990 est profonde. C'est un précédent de ce qui est arrivé après dans les pays arabes. Mais là, les femmes continuent le combat. Les femmes sont debout partout. Et c'est le plus important !» C'est sûr, la femme est l'avenir de l'homme, comme dirait Jean Ferrat, d'après la fameuse maxime du poète LouisAragon.Les révolutions violées/ Giuliana SgrenaEditions Casbah (avril 2016)197 pagesPrix : 750 DA




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