Algérie

La révolution de mon père 56e partie



La révolution de mon père 56e partie
Résumé : Nous étions en nombre restreint dans la forêt, et notre résistance devant l'ennemi paraissait vaine. Les militaires étaient en nombre plus important et mieux armés. Nous sommes vite encerclés et ligotés. Un camion nous transportera jusqu'à une caserne où nous subirons les pires sévices et humiliations.L'officier enlève sa casquette et vint s'asseoir près de papa Si Ahmed :-Allons Docteur... Nous sommes après tout du même bord... Nous sommes plutôt destinés à soigner les maux qu'à les créer.-Je suis tout à fait d'accord avec vous là-dessus... Nous avons prêté serment à la fin de nos études...Un serment qui nous fait porter une lourde responsabilité.Voyez-vous, nous avons juré de soigner le mal et de l'éradiquer, mais c'est le contraire qui s'est produit.Le commandant se frotte le crâne un moment puis lance d'une petite voix :-Tout le monde en a marre de cette guerre... Tous...Les officiers, les soldats... Et même les politiciens... Que cela prenne donc fin au plus tôt... Croyez-moi, c'est le souhait de tous.-Nous le savons. Mais pourquoi donc autant de haine envers nous 'Il hausse les épaules :-Ce sont les ordres...Les uns commandent, les autres subissent...Et pourtant, ils savent que c'est perdu pour eux...Heu... Je ne vais pas trop m'étaler là-dessus...Il se lève avant de lancer :-Je vais demander qu'on vous laisse en paix pour aujourd'hui... Vous aurez même droit à un repas.Ce sera le cas. Nous avions pu respirer ce jour-là.On nous avait donné à manger, et nous nous sommes accordé quelques heures de repos.Chacun de nous pourtant appréhendait la suite de cette incarcération. Allons-nous être fusillés comme des chiens, ou gardés dans ces cachots glacials et torturés jusqu'à épuisement 'Nous savions aussi que des frères avaient été guillotinés sans pitié. Cela se produisait presque quotidiennement, et à chaque fois nous nous demandions à qui sera le tour.Ma mère était venue me voir. Elle avait pleuré les larmes de son corps en me voyant tout maigre, sale et affamé. Je portais encore des traces de torture, et mon visage enflé renseignait suffisamment sur les coups que j'aireçus.Elle avait pris un avocat et me promit de tout régler. Mais je savais qu'elle n'y pouvait rien.Nous étions les rebelles. Nous étions ces terroristes qu'on recherchait et qu'on filait à tout bout de champ. Rien ne pouvait plaider notre cause.Pour l'ennemi, nous étions le mal incarné.Le médecin commandant revint nous rendre visite. Il discutera longuement avec papa Si Ahmed, et nous offrira même des cigarettes. Mais nous savions que derrière cette gentillesse se cachait quelque chose.L'officier affichait un visage impassible pourtant. Il nous apprendra qu'il était un ami du général de Gaulle, et que ce dernier voulait réellement négocier la cause algérienne.Négocier ' Qui y a-t-il donc à négocier 'Notre pays ' Notre patrie ' Notre nation ' Notre peuple 'Nous n'étions pas une marchandise à troquer... Nous voulions notre indépendance.Si Ahmed relève la tête avant de rejeter la fumée de sa cigarette :-Nous ne comprenons pas le mot "négocier" dans notre politique commandant.L'officier toussote :-Vous le comprendrez... Ce n'est pourtant pas sorcier Docteur... L'Algérie est française depuis plus de 130 ans... Comment voulez-vous que la France vous lâche aussi subitement '-Vous voulez donc proposer des solutions qui vous arrangent, ou qui arrangent vos intérêts sans pour autant nous assimiler à toutes vos actions politiques...-Heu... Je n'irais pas jusque-là... Mais... Bof... Disons que des solutions existent, c'est à vos leaders de faire d'autres concessions... Heu... Si vous le permettez, laissons ces messieurs décider pour vous et pour nous... J'aimerais tout juste vous prévenir que dès demain vous allez changer de gîte.-Pour aller où 'Le commandant s'essuiera le front avant de répondre :- On va vous transférer...-Oui... Nous l'avons compris... Mais où ça '-Dans un camp plus spacieux. Pas trop loin du quartier général...-Comme les condamnés à mort 'L'officier s'essuie encore le front. On le sentait mal à l'aise, d'autant plus qu'il savait qu'on avait tous compris que nous étions des condamnés à mort... Le tribunal militaire avait donc tranché pour nous en notre absence... Nous étions des parasites et des fellagas... Rien à faire d'autre que de nous passer à la guillotine. Nous étions des morts en sursis !-Je suis... Je suis désolé pour vous tous...(À suivre)Y. H.NomAdresse email




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