Algérie

La révolution arabe, dix leçons sur le soulèvement démocratique



«La révolution arabe, dix leçons sur le soulèvement démocratique» sera le thème de la conférence animée par l'historien Jean-Pierre Filiu, ce mardi, de 17 heures à 19 heures, à l'Institut français d'Alger.«La révolution arabe, dix leçons sur le soulèvement démocratique» sera le thème de la conférence animée par l'historien Jean-Pierre Filiu, ce mardi, de 17 heures à 19 heures, à l'Institut français d'Alger.
«Depuis la chute des présidents Ben Ali et Moubarak, pas un pays arabe n'est épargné par un vent de contestation qui, à défaut d'être irrésistible, laissera partout des traces irréversibles», annonce l'historien dans son livre portant le même titre de la conférence paru en 2011 aux éditions Fayard. Ce livre représente la première tentative d'interprétation de ce bouleversement historique et s'efforce d'en tirer dès maintenant un certain nombre de leçons, qui battent en brèche bien des idées reçues. Pour lui, «l'islam n'est pas le facteur systématique d'explication des comportements politiques. Oui, la jeunesse est en première ligne, elle conteste à tous les niveaux le système patriarcal. Non, l'alternative à la démocratie n'est plus la dictature, c'est le chaos, un chaos déchaîné par les nervis des régimes autoritaires et iniques. Oui, on peut gagner sans chef. La rupture est radicale avec toute une culture du leader charismatique, alors que s'affirme une forme très avancée d'autodiscipline citoyenne». Contrairement à d'autres politologues et historiens, ce qui se passe dans le monde arabe n'est pas le fruit d'un effet domino, ni l'influence d'un soulèvement d'un pays vers un autre mais que «Dans chaque pays, cette Révolution arabe se déclinera à chaque fois dans le cadre de l'Etat moderne et des frontières postcoloniales, les régimes ayant le choix entre la réforme substantielle ou la violence suicidaire. Nous ne sommes qu'au début d'une seconde renaissance qui, en écho à la Nahda du XIXe siècle (menée, déjà, par la Tunisie et l'Egypte), cherche à renouer avec les promesses des Lumières arabes»
L'historien français, connu pour ses différents ouvrages autour de la question du Moyen- Orient, reviendra donc durant cette conférence sur son approche et donnera ces «dix leçons».
D'après lui, l'historien ou le politologue doit éviter les opinions réductrices et des jugements rapides. Cela apparaît d'ailleurs de prime à bord dans son introduction : «Un historien pourrait juger plus sage d'attendre la stabilisation de la nouvelle donne avant de s'aventurer à l'analyser ou à l'interpréter.»
Jean-Pierre Filiu est né à Paris en 1961. C'est un universitaire français, historien et arabisant, spécialiste de l'Islam contemporain. Diplômé en 1981 de Sciences Po Paris, il y soutient en 1985 une thèse de doctorat d'histoire, sous la direction de Jean-Noël Jeanneney. Cette thèse, consacrée au Mai 68 à l'ORTF, a depuis été publiée, avec le soutien de l'Institut national de l'audiovisuel. Diplômé de l'Institut national des langues et civilisations orientales, il devient délégué de la Fédération internationale des droits de l'Homme au Liban en pleine guerre civile. Il rédige en 1984 le premier rapport sur la tragédie des civils "disparus" dans le conflit libanais et il témoigne à ce sujet devant la Commission des droits de l'Homme de l'ONU. Il est ensuite responsable en 1986 d'un projet humanitaire dans une zone d'Afghanistan tenue par la résistance anti-soviétique. Conseiller des Affaires étrangères, il a été en poste en Jordanie, en Syrie et en Tunisie, ainsi qu'aux Etats-Unis. Il a aussi été membre des cabinets du ministre de l'Intérieur Pierre Joxe (1990-91), du même ministre à la Défense (1991-93) et du Premier ministre Lionel Jospin (2000-2002). Il est aujourd'hui professeur associé à Sciences Po Paris, où il enseigne en français, en anglais et en arabe. Il est habilité à diriger des recherches en science politique. Il a publié en France comme à l'étranger de nombreux articles sur le monde arabo-musulman. Ses récents travaux sur Al-Qaida ou le millénarisme insistent sur la rupture entre cet extrémisme contemporain et la tradition islamique.
Il est, notamment, l'auteur, chez Fayard, de L'Apocalypse dans l'Islam (grand prix des Rendez-vous de l'Histoire de Blois en 2008) et de Les neuf vies d'Al-Qaida (2009). Ses ouvrages et ses études sur le monde arabo-musulman ont été publiés dans une douzaine de langues.
«Depuis la chute des présidents Ben Ali et Moubarak, pas un pays arabe n'est épargné par un vent de contestation qui, à défaut d'être irrésistible, laissera partout des traces irréversibles», annonce l'historien dans son livre portant le même titre de la conférence paru en 2011 aux éditions Fayard. Ce livre représente la première tentative d'interprétation de ce bouleversement historique et s'efforce d'en tirer dès maintenant un certain nombre de leçons, qui battent en brèche bien des idées reçues. Pour lui, «l'islam n'est pas le facteur systématique d'explication des comportements politiques. Oui, la jeunesse est en première ligne, elle conteste à tous les niveaux le système patriarcal. Non, l'alternative à la démocratie n'est plus la dictature, c'est le chaos, un chaos déchaîné par les nervis des régimes autoritaires et iniques. Oui, on peut gagner sans chef. La rupture est radicale avec toute une culture du leader charismatique, alors que s'affirme une forme très avancée d'autodiscipline citoyenne». Contrairement à d'autres politologues et historiens, ce qui se passe dans le monde arabe n'est pas le fruit d'un effet domino, ni l'influence d'un soulèvement d'un pays vers un autre mais que «Dans chaque pays, cette Révolution arabe se déclinera à chaque fois dans le cadre de l'Etat moderne et des frontières postcoloniales, les régimes ayant le choix entre la réforme substantielle ou la violence suicidaire. Nous ne sommes qu'au début d'une seconde renaissance qui, en écho à la Nahda du XIXe siècle (menée, déjà, par la Tunisie et l'Egypte), cherche à renouer avec les promesses des Lumières arabes»
L'historien français, connu pour ses différents ouvrages autour de la question du Moyen- Orient, reviendra donc durant cette conférence sur son approche et donnera ces «dix leçons».
D'après lui, l'historien ou le politologue doit éviter les opinions réductrices et des jugements rapides. Cela apparaît d'ailleurs de prime à bord dans son introduction : «Un historien pourrait juger plus sage d'attendre la stabilisation de la nouvelle donne avant de s'aventurer à l'analyser ou à l'interpréter.»
Jean-Pierre Filiu est né à Paris en 1961. C'est un universitaire français, historien et arabisant, spécialiste de l'Islam contemporain. Diplômé en 1981 de Sciences Po Paris, il y soutient en 1985 une thèse de doctorat d'histoire, sous la direction de Jean-Noël Jeanneney. Cette thèse, consacrée au Mai 68 à l'ORTF, a depuis été publiée, avec le soutien de l'Institut national de l'audiovisuel. Diplômé de l'Institut national des langues et civilisations orientales, il devient délégué de la Fédération internationale des droits de l'Homme au Liban en pleine guerre civile. Il rédige en 1984 le premier rapport sur la tragédie des civils "disparus" dans le conflit libanais et il témoigne à ce sujet devant la Commission des droits de l'Homme de l'ONU. Il est ensuite responsable en 1986 d'un projet humanitaire dans une zone d'Afghanistan tenue par la résistance anti-soviétique. Conseiller des Affaires étrangères, il a été en poste en Jordanie, en Syrie et en Tunisie, ainsi qu'aux Etats-Unis. Il a aussi été membre des cabinets du ministre de l'Intérieur Pierre Joxe (1990-91), du même ministre à la Défense (1991-93) et du Premier ministre Lionel Jospin (2000-2002). Il est aujourd'hui professeur associé à Sciences Po Paris, où il enseigne en français, en anglais et en arabe. Il est habilité à diriger des recherches en science politique. Il a publié en France comme à l'étranger de nombreux articles sur le monde arabo-musulman. Ses récents travaux sur Al-Qaida ou le millénarisme insistent sur la rupture entre cet extrémisme contemporain et la tradition islamique.
Il est, notamment, l'auteur, chez Fayard, de L'Apocalypse dans l'Islam (grand prix des Rendez-vous de l'Histoire de Blois en 2008) et de Les neuf vies d'Al-Qaida (2009). Ses ouvrages et ses études sur le monde arabo-musulman ont été publiés dans une douzaine de langues.


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