Le 14 janvier 2011, le président Zine El Abidine Ben Ali quitte la Tunisie avec son épouse pour ne plus revenir. Le monde entier salua ce départ sous la pression de la rue, comme le premier « Printemps arabe ». Celui-là même qui alla pousser vers la porte de sortie quelques mois plus tard, les régimes égyptien, libyen et yéménite. Trois ans plus tard, les contours post-Ben Ali commencent à apparaître. Même si les Tunisiens n'ont eu ni la Constitution ni la liste du « neutre et indépendant » gouvernement de transition de Mehdi Jomaâ - même si celui-ci a jusqu'au 25 janvier pour l'annoncer - promises pour ce jour symbolique. Sur le plan économique, les indicateurs sont loin d'être positifs, comme le taux de chômage qui reste élevé (16% au troisième trimestre de 2013). « Nous sommes très loin d'avoir réalisé les objectifs de la révolution », déclare dans un discours télévisé le président Moncef Marzouki avant de « nuancer ». « Le pays est sur la bonne voie, dit-il, même si le chemin est encore dangereux et difficile ». « Nous avons conquis notre liberté malgré toutes les entraves et vaincu le terrorisme », dit-il, et d'ajouter que la réussite du dialogue national a mis à mal toutes les tentatives de coup d'Etat. « J'ai réussi à déjouer un coup d'Etat contre la légitimité et je ne céderai la présidence qu'à un président élu », martèle-t-il, avant de conclure, qu'en « 2018, lorsque peut-être un autre président s'adressera à la nation, la Tunisie aura parcouru du chemin ». A l'Assemblée nationale constituante, les députés votent depuis le 3 janvier, article par article. Depuis lundi soir, le « cadeau » promis par les dirigeants semble mal engagé. Les « 50 » articles encore à examiner sont loin de faire l'unanimité. La raison ' Ils portent sur les conditions d'éligibilité du chef de l'Etat, le rôle du chef du gouvernement et celui de l'exécutif dans la nomination des juges. Détenant une majorité conséquente à l'Assemblée (qui reste en place malgré la finalisation de la Constitution), Ennahda n'a pas dit son dernier mot. Lundi soir, ses 89 députés et certains de leurs alliés ont provoqué une indignation générale. Ils ont voulu remettre en cause la souveraineté du Conseil supérieur de la magistrature sur les nominations aux hautes fonctions judiciaires. Selon eux, ces nominations doivent s'effectuer par décret gouvernemental sur proposition du ministre de la Justice. Ce n'est pas le seul tableau sombre de la révolution du jasmin. A l'intérieur du pays, notamment dans le bassin minier, berceau de la révolution, où le quotidien des habitants n'a pas vraiment changé depuis trois ans, les gens s'impatientent. Et ils le font savoir parfois. Sur le plan sécuritaire, le terrorisme est à l'affût, alimenté par le chaos régnant en Libye et le retour des « anciens » de la Syrie.
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Posté Le : 14/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Boukrine
Source : www.horizons-dz.com