(Le rois legitime) Le prince Zianide Abou-Zeyane-Mohamed, fils du sultan d’Abou-Saïd-Othmane ibn Abderrahman ibn Yahya ibn Yaghmoracen, se revolte contre son cousin le roi Abou HamouII ibn Youcef ibn Abderrahman ibn Yahya ibn Yaghmoracen. Plus de 20 ans la région ést du Maghreb central était agitée et influée par l'émir rebelle Abou Ziane Mohamed.
Apres sa défaite contre le Rois Abou Hamou II en 1362 l'émir Abou Ziane et son compagnon Khaled-ben-Amer ancien chef des Amer (Zor’ba) ont regagné les Douaouda chez Yakoub ben Ali.
Abou Zeyane apparait à Tunis... Au retour vers Tlemcen, avait été arrêté par le souverain hafside de Constantine.
Abou Hamou attaque Bougie août 1366.
Abou-l’Abbas, qui se tenait prudemment derrière les remparts de Constantine, mit en liberté le prince Abou-Zeyane, lui donnant l’appui d’un corps de troupes.
Abou-Zeyane attaque de flanc du camp d’Abou-Hammou. En un instant, le désordre est dans l’armée assiégeante : les Arabes prennent la fuite de toute la vitesse de leurs chevaux. Le désordre de cette armée en déroute fut inexprimable.
Apeine Abou-Hammou eut-il le temps de recharger quelques bagages et objets précieux : renversé avec son cheval par la cohue, il se vit bientôt contraint de tout abandonner et de prendre la fuite en laissant son harem aux mains des ennemis. Il atteignit Alger «presque mort de honte et de douleur» et, de là, gagna Tlemcen (fin août 1366).
Abou-Zeyane, qui avait puissamment contribué à la victoire des Hafsides, et avait reçu, dans sa part de butin, la femme favorite d’Abou-Hammou, Khawla Zabia, rallia à sa cause une foule de tribus arabes.
Le prince Abou-Zeyane, en 1367 sentit renaître en lui l’ambition de s’emparer du pouvoir. Il se rendit dans le Tel du Mag’reb central et reçut l’adhésion des Thaaleba et des Hoseïne, ses anciens adhérents. A cette nouvelle, Abou-Hammou à la tête d’une armée nombreuse, appuyée par le contingent des Soueïd, et s’avança vers l’est. Abou-Hammou, par une série d’opérations bien conduites, mit les rebelles dans une situation critique. Mohammed-ben-Arif se rendit alors, comme délégué de l’émir de Tlemcen, auprès d’Abou-Zeyane et conclut avec lui un traité par lequel celui-ci renonçait à toute prétention au trône, moyennant une indemnité pécuniaire, et consentait à se retirer chez les R’iah, Abou Zeyane resta chez les Douaouda, (chez Ouled Mohamed Ben Sibâ) en 1368.
En mars 1368, à Biskra Ibn Khaldoun reçoit une lettre du sultan Zianide dans laquelle il lui propose un poste de chambellan, Ibn Khaldoun refusa «diplomatiquement » cette offre tout en proposant son frère Yahya à sa place, en disant à ses amis: «Bien évidemment, ce n'est pas par amitié qu'il me fait cette offre, Abou Hamou sait à quel point mes relations avec les tribus du désert sont bonnes, il connait la confiance que me font les principaux cheikhs des Arabes Douaouda, Abou Hamou voulait justement recruter des soldats mercenaires parmi les tribus arabes des Douaoudas ».
L’ambassadeur Zianide le prince Omar ben Mohamed arriva à Biskra. Yahia Ibn Khaldoun était déjà à Biskra chez son frére Abderrahmane Ibn Khaldoun qui en 1366, encouragé par les liens d'amitié avec l’émir de Biskra Ibn Mozni, résida à Biskra avec sa famille durant six ans. Quitta Biskra à plusieurs reprises pour affaires, aussi, séjourna à Farfar chez son ami Yakoub Ben Ali.
L’ambassadeur Zianide le prince Omar ben Mohamed et Yahya qui était bien connu chez les Douaoudas, ont persuadé les Ryahs Douaouda de se rallier au sultan Abou Hamou II. En effet, Yahya et réussi sa mission.
L’émir Omar, Les Chouyoukhs des Douaouda, et Yahya Ibn Khaldoun, ont regagné Tlemcen pour présenter leur soumission (el mouba’ia) au sultan Abou Hamou II, en1367.
Yahya a été nommé au poste de secrétaire du Rois Abou Hamou II.
En 1370 Abderrahmane Ibn Khaldoun assume les fonctions de chambellan d'Abou Hamou Moussa II et prend en charge la mission pour recruter des soldats à Biskra au profit du roi Zianide. .
A l’annonce de ces événements, l’esprit de révolte des Hoseïn du Titeri se réveilla. Ils rappelèrent au milieu d’eux Abou-Zeyane, qui était toujours chez les Daouaouïda, puis ils étendirent leur autorité sur le pays ouvert jusqu’à Médéa (1371).
Alors que Tlemcen tomba entre les mains Merinide, Ibn-R’azi alla bloquer la montagne de Titeri où se tenait Abou-Zeyane avec les Hoseïne. Mais la position occupée par les rebelles était très forte. Le général merinide se décida à faire appel aux Daouaouïda. Il obtint leur concours par l’intervention de l’historien Abderrahmane Ibn-Khaldoun, qui amena leurs contingents par le sud afin de bloquer la montagne, de ce côté pour affaiblir Abou Zeyane.
Abou-Hammou, vint demander asile à la fraction des Oulad-Yahïa ben-Sebâa, des Daouaouïda. Son compétiteur l’émir Abou-Zeyane, qui s’intitulait ((le sultan de Titeri)), arriva, en même temps, chez les Oulad-Mohammed, cousins des précédents, où il fut bien accueilli. Mais c’est en vain qu’Abou-Hammou avait espéré trouver la sécurité chez les R’iah. Comme l’armée merinide approchait, ceux-ci craignirent la colère d’Ibn-R’azi et expulsèrent l’émir Zianide Abou-Hammou qui se jeta alors dans le sud, toujours suivi par les Amer, mais les Merinides, guidés par les Daouaouïda, se mirent à sa poursuite, l’atteignirent à Doucène, dans le Ziban, et lui firent essuyer une défaite dans laquelle il perdit tous ses bagages.
Abou-Hammou II reprit Tlemcen…Dans le mois de juillet 1372, les Hoseïne, réduits à la plus grande misère, se rendirent à discrétion. Mais Abou-Zeyane put s’échapper. En 1372 le sultan Abou Hamou demanda à Ahmed Ben Mouzni l'émir de Biskra et aux Chouyoukhs des Douaoudas la poursuite de l'émir Abou Ziane et confia la tache à Ibn Khaldoun afin d’arrêter ce dernier au Djebel Ghamra. Ibn Khaldoun marcha avec Ouled Yahya Ben Ali Ben Sibaa vers Djebel Ghamra, mais l'émir Bouziane a pris la fuite, les Ghamra ont confirmé que l’émir Abi Ziane a regagné Ouargla.
Abou Ziane rival de Abou Hamou et prétendant au trône de Tlemcen qui s’était réfugié à Ouargla revint dans le Maghreb central.
Khaled-ben-Amer, ancien chef des Amer (Zor’ba), eut été définitivement disgracié par l’émir de Tlemcen, se jeta, avec sa famille, dans les profondeurs du désert. Quelque temps après, son neveu, Abd-Allah, venait faire une razzia sur les populations du Djebel-Amour. Abd-Allah, ayant rencontré un autre chef zor’bien nommé Abou-Beker-ben-Arif, qui venait de se détacher de la cause de l’émir Zianide, contracta alliance avec lui et tous deux adressèrent une députation au prince Abou-Zeyane chez les Daouaouïda, pour l’engager à venir au milieu d’eux afin de prendre la direction des affaires, l’hiver 1374. Au printemps de 1375 Khaled avait trouvé asile chez Salem ben-Brahim cheikh des Thaâleba de la Mitidja, et qu’ensuite ces deux chefs, ayant appelé l’émir Abou-Zeyane, l’avaient proclamé sultan à Alger. Le chef des Thalébas Soutint Abou-Ziane, le proclama souverain du Maghreb-central. Abou-Hamou dressa des pièges à Salem, et en l’an 1377, il se mit en campagne et dispersa les révoltés, à savoir Abou Zeyane et les Thalébas.
Mais l’année suivante, appelé par les tribus arabes, l’émir Abou Zeyane prit la tête de l’insurrection contre Abou Hamou. Celui-ci réagit et confia la direction de l’expédition à son fils Abderrahmane Abou techfin. Les insurgés éprouvèrent de grandes pertes, la plupart de leurs chefs furent tués. Mais Abou Zeyane se fit proclamer sultan à El Djazair-Béni-Mezghana (Alger) par les tribus Taàlba de la Mitidja. Abou-Hammou se porta au plus vite dans le Mag’reb central pour renforcer les troupes de son fils Abderrahmane, mais les rebelles, au lieu de l’attendre dans le pays ouvert, se jetérent dans la pâté montagneux de Titeri habité par les Hoceïne. Il fallut entreprendre des opérations régulières pour réduire ces Arabes, toujours disposés à soutenir les agitateurs, et ce ne fut qu’au mois de juin 1377 que les rebelles épuisés sollicitèrent l’aman. L’émir, s’engagea dans la Mitidja dont il razzia les tribus Ta’alba parce qu’elles avaient reconnu l’émir Abou Zeyane, et exigea d’eux le renvoi immédiat d’Abou-Zeyane qui se retira à Righ puis au Djerid à Nafta , puis à Tozeur auprès d’lbn-Yemloul en Tunisie, en suite regagna le palais royal Hafside à Tunis, ou il resta définitif en Tunisie
Extrait de L'HISTOIRE DE L’AFRIQUE SEPTENTRIONALE
Ernest MERCIER
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Posté Le : 20/03/2011
Posté par : yaghmoracen
Ecrit par : Ibn Khaldoun
Source : L'HISTOIRE DE L’AFRIQUE SEPTENTRIONALE Ernest MERCIER