Algérie

La révolte des consommateurs



L'augmentation des prix du poulet et des viandes blanches en général a attisé la colère des citoyens qui se plaignaient déjà d'une hausse excessive des prix des produits de consommation les plus basiques. L'irritation d'une grande partie des consommateurs est telle que des appels au boycott du poulet s'intensifient depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux. Cette campagne prend de plus en plus d'ampleur sur le net, mais quel est son impact réel sur le terrain 'Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les témoignages recueillis hier, dans les marchés d'Alger-Centre sont unanimes sur le fait que les prix du poulet sont « outranciers ». D'aucuns jugent indécent de l'afficher à 400 DA, voire 450 DA le kilogramme. Où allons-nous à cette allure ' se demandent-ils.
Les citoyens craignent que ce prix soit amené à augmenter davantage dans les prochains jours. Ce qui amène certains, mais encore très peu pour le moment, à penser à recourir au boycott.
Evoquant ce concept, Djamila, quinquagénaire rencontrée au marché couvert de Belouizdad, estime que c'est le seul outil dont dispose le citoyen pour lutter efficacement contre ce genre de dépassement. «Pour ma part, j'ai décidé de ne plus acheter de poulet, du moins pas avant que les prix ne reviennent à la normale», a-t-elle assuré.
Pour ce qui est des autres, elle juge que la pratique qui consiste à boycotter un produit n'est pas encore assez ancrée dans «la culture de tous les Algériens». C'est pourtant, dit-elle, «une alternative à la fois efficace et pacifique pour dénoncer les atteintes au pouvoir d'achat du citoyen».
Il est vrai qu'à l'exception de notre interlocutrice, les personnes qui étaient sur les lieux et qui écoutaient la conversation admettaient qu'elles ne peuvent se passer du poulet car il reste moins cher que la viande rouge. Un peu plus au centre d'Alger, la rue Khelifa-Boukhalfa précisément, les citoyens semblent plus ouverts et mieux informés sur le boycott. «On ne va pas mourir si on ne mange pas de poulet pendant trois jours», lance un homme qui se tenait devant un magasin de volaille. Il pense, à son tour, qu'il faut que les Algériens commencent à s'initier à «la politique du boycott pour en finir avec ces augmentations inopinées, peu importe les circonstances».
Il souligne qu'avec les augmentations déjà opérées sur différents produits de consommation, le consommateur se trouve déjà dans une impasse. Le maigre salaire du fonctionnaire d'aujourd'hui ne peut plus supporter le coût de la vie, selon lui. Il estime qu'à un moment donné, « au lieu de subir, il faut réagir ».
De leur côté, les quelques vendeurs de volaille approchés dans ce même rayon reconnaissent, tout en se dédouanant, que les prix de la volaille ont rarement enregistré un tel niveau. Tous justifient cette flambée par «la hausse des aliments pour volaille ». Ils se disent tout aussi surpris que les consommateurs eux-mêmes.
Le président de l'Association de protection du consommateur et son environnement (Apoce) Mustapha Zebdi, a, lui, exprimé ses craintes quant à une nouvelle hausse des prix des viandes blanches pendant le mois de Ramadhan.
Il a appelé à l'intervention de l'Office national des aliments du bétail (Onab), en préconisant, dans le même contexte, le déstockage de volailles congelées.
M. Z.


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