Algérie

La révolte des agriculteurs



Entre le ministre du Commerce et les agriculteurs, c'est le bras de fer! Deux jours après les menaces de Kamel Rezig sur la déclaration des stocks, les «fellahs» montent au créneau. Ils dénoncent un «harcèlement» sous couvert de la lutte contre la spéculation. «Les vrais professionnels font face à des tentatives de harcèlement, sous prétexte de lutter contre la spéculation», soutient l'Union nationale des paysans algériens (Unpa) dans un communiqué signé conjointement avec la chambre nationale d'agriculture. Ces «pressions» se font ressentir «lors de leur activité dans les champs ou au moment de l'utilisation des structures de stockage agréées ou conventionnées avec les organismes du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, en charge de la régulation». L'Unpa va encore plus loin, en critiquant les systèmes de régulation et de contrôle incapables, selon elle, de stabiliser les prix des produits agricoles. «C'est plutôt une menace pour les petits agriculteurs garants de plus de 70% de la production agricole nationale», soutient la même source. Dans ce sens, l'Union nationale des paysans algériens, rappelle le contexte difficile dans lequel ces derniers «labourent». «Nous sommes victimes des spéculateurs, à commencer par l'approvisionnement en engrais, graines et autres pesticides, jusqu'à l'écoulement de nos produits sur les marchés», attestent-ils. Les «fellahs» mettent aussi en avant la terrible hausse des prix des «intrants et des facteurs de production tels que les engrais, les pesticides et les fourrages». Ils se disent, néanmoins, conscients des défis actuels, consistant à mettre fin au diktat de la spéculation. Ils refusent, toutefois, que cela se fasse à leur détriment en salissant l'image de la profession auprès de l'opinion publique. Ils demandent ainsi aux autorités de les faire participer à cette bataille en écoutant leurs «propositions réalistes qui doivent permettre d'isoler les spéculateurs». À titre d'exemple, ils insistent sur la nécessité de distinguer entre stockages organisés, agréés et la spéculation. «Il est nécessaire d'accompagner l'agriculteur sur le terrain, afin de surmonter les difficultés et de résoudre les problèmes susmentionnés, afin de fortifier la profession agricole des intrus et des pseudos paysans, comme l'a souligné, en toute occasion, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural», conclut le même communiqué, avec ce qui sonne comme une réponse claire au ministre du Commerce et de la Promotion des exportations. Ce dernier a, il y a 2 jours, dans un entretien à l'APS, provoqué la colère des agriculteurs avec son ultimatum sur la déclaration des stocks. «Tout agriculteur disposant d'une chambre froide ou d'un entrepôt et tout producteur ou commerçant de gros, voire importateur ou exportateur, n'ayant pas déclaré ses entrepôts auprès des services du commerce avant le 30 novembre, sera passible des sanctions», a fait savoir Kamel Rezig. «À partir du 1er décembre prochain, tout entrepôt où chambres froides réservés aux produits alimentaires, aux fruits et légumes ou à d'autres produits, non déclarés seront considérés comme «lieux de monopole et de spéculation», en vertu de la nouvelle loi en cours d'élaboration», a-t-il ajouté. Les agriculteurs estiment donc, que cette décision ne va pas en adéquation avec la réalité du marché...


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