Algérie

«La révision de la Constitution est impérative»



Après la composition du nouveau gouvernement, l'Etat ne cesse de témoigner sa volonté de «résoudre la question politique». Cela implique, cependant, des ruptures dans l'organisation des pouvoirs comme unique moyen de réhabiliter la confiance du peuple envers les institutions publiques. S'exprimant hier lundi sur ce sujet, l'expert en questions politiques et économiques, Yassine Ould-Moussa, a insisté, lors de son passage à la Radio nationale Chaîne 3, sur l'impératif d'aller «vers un nouveau mode de gouvernance».Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Il entend par là, trouver le juste équilibre entre les trois pouvoirs fondamentaux à savoir «l'exécutif, le législatif et le judiciaire». «Il est fondamental de revoir les modalités d'accès et de contrôle du pouvoir», a-t-il soutenu.
Yassine Ould-Moussa argue encore qu'il «n'est plus possible de laisser le champs libre à des minorités et autres lobbies diriger toute une société». Et pour cause, soulève-t-il, «cela relève d'une responsabilité à la fois politique et économique». Par conséquent, cela ne pourra se matérialiser, explique-t-il, qu'à travers la «révision de la Constitution». Ce dernier rappellera, à ce titre, l'engagement de Abdelmadjid Tebboune à en faire «une priorité», comme gage de détermination à poser les jalons d'une «nouvelle République». L'expert poursuit son argumentaire, en soulignant que «nous avons déjà le logiciel de base et une loi socle». De ce fait «une révision de la Constitution est la première réforme qui doit être menée», a-t-il suggéré, expliquant que par la suite, «celle-ci s'occupera de redonner des prérogatives et de redistribuer équitablement les pouvoirs».
L'invité de l'émission fait comprendre que c'est seulement en empruntant cette voie que «les Algériens pourront enfin recouvrer une certaine souveraineté sur leurs institutions», chose, ajoute-t-il, que tout le peuple réclame depuis des mois maintenant. Réclamation, d'ailleurs, qu'il qualifiera de «légitime».
Yassine Ould-Moussa estime que les citoyens ont besoin de cette reconstruction des institutions publiques, pour se retrouver et de se reconnaître en elles. S'exprimant sur le Hirak, il parlera d'une «résurgence d'une conscience nationale». Plus encore, dit-il, c'est la résurgence d'une société qui veut faire peau neuve, en ne voulant plus être assistée, manifestant de fait, une velléité féroce quant à prendre son destin en main.
Yassine Ould-Moussa précise que les exigences formulées par le Hirak sont «claires», et veulent expressément dire que «les citoyens refusent d'être de passifs spectateurs d'une Algérie qui se détériore sur bien des plans». Chose tout à fait compréhensive lorsqu'on constate que le peuple n'a jamais été représenté ne serait-ce que par son «Assemblée populaire». «Laquelle ne reflète aucunement la réelle composition de la société», a-t-il déploré, ajoutant que «cette dichotomie entre le peuple et ses institutions ne peut durer plus que cela». D'où l'importance de changer de mode de gouvernance en passant par une révision de la Constitution, insiste-t-il enfin.
Toutefois, Yassine Ould-Moussa prévient que passer d'un Etat de force à un Etat de droit, prendra inévitablement du temps. «Les représentants du gouvernement doivent ouvrir le dialogue et être à l'écoute des citoyens».
Autre point important qu'il relève, celui d'avoir un front interne solide. Il développe dans ce registre, que «l'Algérie est menacée de l'extérieur», tant elle fait l'objet de convoitises et de luttes géopolitiques et économiques. Certaines sont explicites mais d'autres, plus implicites, a-t-il conclu.
M. Z.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)