Algérie

La révision de l'accord d'association repose la question des priorités Promotion de la production nationale et des exportations



La révision de l'accord d'association repose la question des priorités                                    Promotion de la production nationale et des exportations
Si le développement de la production nationale et sa diversification, ainsi que la relance du secteur industriel et la promotion des exportations se présentent comme des priorités à prendre en charge rapidement par le nouveau gouvernement, ce n'est pas uniquement parce que c'est une vieille revendication des chefs d'entreprise.
C'est aussi et surtout parce que le nouvel exécutif doit inclure dans ses plans la nouvelle donne relative au sursis de 3 ans accordé par l'Union européenne à l'Algérie en matière de démantèlement tarifaire. Initialement prévu en 2017, il a été reporté à 2020 après deux ans de tractations entre les deux parties.
Le nouvel accord concerne plus de 1000 produits industriels importés par l'Algérie pour lesquels la levée des barrières tarifaires a été repoussée, ainsi qu'un réaménagement de certains contingents préférentiels de l'UE pour les produits agricoles, et produits agricoles transformés, comme l'a précisé un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Cette révision devrait permettre à l'Algérie d'éviter une perte de 8,5 milliards de dollars de recettes de Trésor d'ici à 2017, selon des estimations officielles.
Pourtant, cette renégociation n'aura que peu d'impact «si on maintient la même politique en matière d'industrie», selon Mahfouf Megatli, secrétaire général de la Confédération générale des entrepreneurs algériens. «Il faut d'abord savoir ce qu'on a fait ces 10 dernières années afin que l'on sache ce qu'on va faire avec ces 3 ans de sursis». Or, pour ce chef d'entreprise, rien n'a été fait pour permettre à l'industrie nationale de faire face aux exigences de cet accord. Pis encore, «on ne fait rien pour encourager la production nationale». Il en veut pour preuve deux éléments : «Le fait qu'on taxe le produit fini au même taux que la matière première» et que «dans certains cahiers de charges de la commande publique on exige de l'opérateur qu'il soit importateur».
En mettant en exergue la stratégie «défensive» de l'Algérie puisque les discussions n'ont porté que sur les aspects liés aux importations, selon Ali Nasri, conseiller en commerce extérieur, la renégociation de l'accord a également mis en avant toute l'ampleur de la tâche qui reste à mener par le nouveau gouvernement en matière de diversification des exportations.
Un objectif tracé il y a des décennies mais dont la réalisation tarde à se concrétiser.
D'ailleurs, explique M. Nasri, même sur le volet agricole où l'Algérie dispose de potentialités en matière d'exportation de «produits carnés, laitiers et miel, il n'y a pas eu de discussion». Au final, pour cet expert, «la renégociation s'apparente à un arbitrage sur certains produits, puisque les grands quotas comme le blé par exemple ont été maintenus». Depuis l'entrée en vigueur de l'accord en 2005 et jusqu'en 2011, l'UE a exporté vers l'Algérie près de 100 milliards de dollars de biens et services, avec une moyenne annuelle de 20 milliards de dollars, alors que les exportations algériennes, hors hydrocarbures vers le marché européen, n'ont pas totalisé 5 milliards de dollars sur la même période, soit 20 dollars d'importation pour chaque dollar exporté.


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