A les entendre parler, on se dit que ça va saigner, histoire d'apprendre aux importuns à mieux balayer devant leur porte. Et puis rien ! Rien ne se passe jamais. Devinez pourquoi ' Ces discours et la sévérité de leur contenu sont destinés à la consommation interne, mais si l'on ose en faire la remarque, on s'expose aux sanctions que l'on applique aux traîtres. Aux femmes et aux hommes que l'on accuse d'intelligence avec l'ennemi. Pendant ce temps, tout ce qui se trame à l'intérieur, contre le pays, est relégué à l'arrière-plan.Les inquiétudes internes perdent de leur substance et de leur poids devant cet étranger qui menace notre souveraineté quand il remarque, par exemple, que les libertés individuelles et de culte sont malmenées ou que des hommes et des femmes sont incarcérés pour délit d'opinion. Et la révélation m'est venue de cette dame croisée aux P et T tandis que nous attentions, ensemble, pour payer à tour de rôle notre facture de téléphone.
En me tapant sur la cuisse à me démonter la jambe, l'ancienne prof à la retraite m'a confié combien elle était fatiguée, et de ses enfants et de la issaba !
Je ne sais pas pour vous, mais, personnellement, il y a des moments où je n'ai pas très envie de communiquer. C'est vrai que, sans doute par déformation professionnelle, j'aime échanger avec les autres, mais, croyez-moi ou pas, il m'arrive d'aimer faire v?u de silence. En embarquer un maximum, histoire de contraindre le reste à accepter la situation sans piper mot.
Ce n'est pas moi qui le dis, c'est ma voisine qui continue, juste parce que j'opine de la tête en signe de concentration mais aussi dans l'espoir qu'elle finira par se taire, à m'expliquer pourquoi les hauts responsables du pays ne vont pas baisser les bras d'un claquement de doigts. Par chance, son tour d'aller au guichet a interrompu son flux de paroles, si intéressantes pourtant ! Avant de me quitter, elle m'a expliqué, exemples à l'appui, pourquoi l'arrivisme gagnant-gagnant, comme dirait un contradicteur de renom à propos d'une bourgeoisie triomphante, mais jamais rassasiée, était le père de tous ces périls que l'on convoque au moindre soupçon de débrayage ou de révolte.
M.?B.
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Posté Le : 05/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Malika Boussouf
Source : www.lesoirdalgerie.com