Les journalistes de la presse privée n'étaient pas les bienvenus hier au siège du ministère de l'Education. Le département de Benghebrit a favorisé des pratiques d'un temps révolu en n'autorisant l'accès qu'à la presse publique. Syndicats et ministère devaient reprendre langue avec l'espoir de désamorcer la crise qui perdure.Nawal Imès - Alger (Le Soir)En priant les journalistes de rebrousser chemin, le ministère de l'Education a fait le choix de l'opacité au moment où le conflit dans le secteur ne fait que se compliquer. L'objectif est clairement affiché : arriver à «pacifier» tous les mouvements de protestation.Syndicats et tutelle ne sont cependant pas du tout d'accord sur les moyens d'y parvenir. Si pour Benghebrit, le règlement du conflit passe par la réouverture du dossier du statut particulier, l'ensemble des syndicats sont loin de partager cette approche.Ils sont nombreux à exiger dans un premier temps la satisfaction de promesses antérieurement faites avant de rouvrir le statut particulier. L'ordre du jour de la réunion était pourtant préalablement défini : il s'agissait de dégager les mécanismes devant aboutir à la réouverture du dossier du statut particulier.La réunion intervient au moment où le secteur connaît de fortes perturbations. La grève du Cnapest en est à son troisième jour et rien n'indique que le syndicat se dirige vers le gel de son mouvement.Entre le syndicat et la tutelle, le ton n'est nullement à l'apaisement. Non seulement le département de Benghebrit a saisi la justice qui a sans surprise déclaré la grève illégale, mais en plus la ministre s'est montrée menaçante à l'égard des enseignants grévistes.Pour la ministre de l'Education, le mouvement du Cnapest ne s'inscrit pas dans la légalité car ne remplissant pas toutes les conditions. La ministre n'a pas caché son intention de «sévir» en ponctionnant les journées de grève. Elle n'a pas hésité à accuser le Cnapest de s'adonner à du chantage.Dans une directive adressée à l'ensemble des directeurs de l'éducation, la ministre de l'Education leur demande de notifier via huissier de justice la décision de la chambre administrative déclarant le mouvement illégal aux responsables syndicaux mais également à l'ensemble des enseignants grévistes.Les directeurs des établissements scolaires sont sommés d'envoyer par courrier recommandé des injonctions pour la reprise du travail et de veiller à ce que les huissiers de justice fassent la «comptabilité» des enseignants grévistes.En dépit de ces «amabilités», le syndicat a fait le déplacement au siège du ministère de l'Education. La décision de prendre part à cette rencontre a été prise une heure seulement avant le début de la réunion.Les membres du conseil national ont longuement débattu avant de trancher en faveur d'une participation. Cette dernière n'empêche pas le syndicat de poursuivre son mouvement de grève qui entre aujourd'hui dans sa quatrième journée.
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Posté Le : 19/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N I
Source : www.lesoirdalgerie.com