Algérie

La réunion du doute


La réunion du doute
La tentative de Kerry de relancer les négociations a été un échecQu'une trentaine de ministres des pays arabes et occidentaux, des représentants de l'ONU et de l'Union européenne se retrouvent à Paris, en quoi cela devrait-il impressionner les faucons israéliens'Comme prévu, Paris accueille une réunion internationale sur le Proche-Orient, même si les ambitions du président François Hollande et de son émissaire auprès de Netanyahu ont été revus à la baisse, compte tenu du refus de celui-ci de se laisser embrigader dans un conclave autre que «bilatéral».Le souci de la France qui mesure l'âpreté du dossier concernant un des conflits les plus anciens que le colonialisme ait réussi à créer dans cette région du monde serait de provoquer un «déclic», de sorte que la communauté internationale reporte son attention, «trop longtemps détournée» sur la question palestinienne. Paris n'a pas caché son penchant pour un réengagement marqué en faveur de la solution à deux Etats, israélien et palestinien, assortie d'une reconnaissance de l'Etat hébreu par tous les pays arabes, tel que proposée dans l'Initiative arabe de 2002.Or, on ne compte plus les initiatives de paix non plus que les grands rendez-vous censés mettre fin à une injustice flagrante commise au détriment des Palestiniens par certains pays occidentaux, toujours prompts à apporter leur soutien inconditionnel à l'Etat sioniste. Ni les accords d'Oslo ni de Camp David n'ont apporté les perspectives de paix sans cesse vantées à Washington et d'autres capitales européennes. Au contraire, depuis 1967, Israël a multiplié les colonies dans un délire expansionniste qui n'a d'égal que l'arrogance de ses dirigeants politiques. Avec Benjamin Netanyahu aux commandes, jamais l'extrémisme de ses dirigeants n'aura atteint un tel degré de mépris de la communauté internationale et de violence quotidienne à l'égard des Palestiniens dont même les enfants sont désormais en danger.Ghaza et les territoires occupés n'ont vraiment pas besoin d'une enième réunion, qui plus est «modeste» et soi-disant «lucide» parce que, réellement, sans prise d'aucune sorte sur le jusqu'au-boutisme du gouvernement Netanyahu.Qu'une trentaine de ministres des pays arabes et occidentaux, des représentants de l'ONU, de l'Union européenne se retrouvent à Paris, en quoi cela devrait-il impressionner les faucons israéliens qui ne veulent en aucun cas d'une «réanimation» du processus de paix dans la conjoncture actuelle. La plupart des pays arabes qui pouvaient par leur soutien et leur action gêner la stratégie sioniste sont en proie aux tentatives de sape par le biais de groupes terroristes inféodés à la doctrine salafiste et ce depuis plusieurs années déjà.Une phase idéale pour les dirigeants israéliens qui en ont profité et profitent encore et toujours pour étendre la colonisation rampante des territoires occupés et judaïser à l'extrême El Qods, malgré les résolutions de l'ONU demeurées lettre morte sans autre forme de procès.«Redonner l'espoir», explique le chef de la diplomatie française, avec le mérite d'alerter sur une situation «catastrophique» pour justifier l'urgence d'une rencontre sur un dossier complètement occulté.Les rares et tièdes initiatives américaines, comme en 2014, avaient plus pour but de noyer le poisson que de parvenir véritablement à une relance des négociations entre les deux parties, avec des garanties claires et contraignantes. Depuis 2011, au moins, le monde entier assiste, désemparé et impuissant, aux tueries quotidiennes d'enfants et d'adolescents palestiniens par la soldatesque du «peuple élu», assurée d'une totale impunité pour des crimes commis au grand jour.Quant à la colonisation israélienne, elle se poursuit sans fléchir dans l'ensemble des territoires palestiniens alors que la radicalisation des gouvernants sionistes n'aura jamais été aussi brutale. Autant dire que l'Initiative arabe de 2002, une paix globale contre la reconnaissance d'Israël, n'a pratiquement plus de sens, à moins que ne soient totalement démantelées les colonies de peuplement et respectée la clause du droit au retour des Palestiniens chassés de leurs terres et de leur pays. Une utopie, sans doute, eu égard à la donne actuelle, mais le destin des peuples ne se joue-t-il pas sur le long terme' et celui du peuple palestinien reste bon gré mal gré scellé par le destin.
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