Algérie

La restitution à l'Algérie du portrait de Djamila Boupacha réalisé par Picasso '



Pas plus tard que cette semaine et 77 ans après la confiscation des biens d'un collectionneur juif durant l'occupation nazie, la justice française a définitivement restitué à ses descendants un tableau de Pissarro, détenu par des Américains qui l'avaient acheté légalement aux enchères. La Cour de cassation, le juge administratif suprême, a mis un point final à trois ans de procédure opposant deux familles autour de La cueillette des pois, une gouache peinte en 1887 par l'impressionniste franco-danois Camille Pissarro (1830-1903). Les pays africains demandent de plus en plus la restitution des ?uvres d'art volées, par divers moyens, durant la colonisation.Où se trouve l'original du portrait de Djamila Boupacha, réalisé par Pablo Picasso durant la guerre de Libération nationale ' Arrêtée le 10 février 1960, accusée d'avoir déposé une bombe (qui n'a pas explosé), Djamila Boupacha, 22 ans à l'époque, subira des sévices odieux, 33 jours durant, par des parachutistes français. L'affaire Boupacha éclatera au grand jour et prendra une dimension internationale lorsqu'elle identifiera, au cours de son procès qui eut lieu en juin 1961 au tribunal de Caen, ses tortionnaires parmi les nombreuses photos de militaires qu'on lui avait montrées. Elle prend encore de l'ampleur avec «le comité de défense pour Djamila», créé par Simone de Beauvoir, femme de lettres française, et Gisèle Halimi, avocate.
Le comité, comprenant des sommités de la littérature et de la philosophie universelle telles que Louis Aragon, Jean-Paul Sartre, Elsa Triolet, Geneviève de Gaulle, Gabriel Marcel ou Germaine Tillion. Simone Veil, en sa qualité de magistrate déléguée au ministère de la Justice d'alors, avait donné le coup décisif en accédant au v?u du comité de la transférer en France pour lui éviter une mort certaine que ses bourreaux complotaient pour la faire taire à jamais. Mais comme son procès ne la disculpe pas pour autant, Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi ont eu la lumineuse idée de coéditer un plaidoyer chez Gallimard avec le portrait de Djamila Boupacha, réalisé par Picasso en couverture. Ce que recherchaient les deux femmes (une médiatisation internationale), elles l'ont obtenu. En effet, un mouvement international a pris le relais sous forme de manifestations devant les ambassades de France à Tokyo, à Washington et un peu partout à travers le monde pour soutenir la cause de Djamila Boupacha, qui sera amnistiée lors de la signature des accords d'Evian en Suisse.
En juillet 2008, le portrait de Boupacha a été exposé au MaMa d'Alger à l'occasion d'une grande exposition intitulée «Les peintres internationaux et la révolution algérienne». Son acheminement de Marseille à Alger s'est fait sous une vigilante garde. Cette ?uvre de Pablo Picasso coûte aujourd'hui environ 400 millions de dollars !
Est-il possible de demander la restitution du portrait de Djamila Boupacha qui appartient, «moralement», à l'Algérie ' Ce serait merveilleux de voir la moudjahida Djamila Boupacha parmi la délégation qui accueille son portrait réalisé par Picasso !
K. B.
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