Algérie

"La ressource humaine est notre salut"



Le P-DG de DékorexIndustriel et économiste avisé, le P-DG de Dékorex, Larbi Ouahmed, est catégorique quand il parle des enjeux économiques en Algérie et des défis qui guettent le pays. Pour lui, le salut de notre pays ne pourra venir que de la technologie et d'une ressource humaine qualifiée et bien formée. C'est ce qu'il nous détaille dans cet entretien qu'il a bien voulu nous accorder.L'Expression: En tant qu'industriel, comment appréhendez-vous la situation économique actuelle'Laârbi Ouahmed: La base industrielle, pour répondre aux aspirations du peuple algérien et ne pas être un voeu pieux, comme cela a été le cas dans les années 1970, doit asseoir les critères suivants: la maîtrise de la technologie, l'un des facteurs de production, une formation professionnelle adéquate qui doit accompagner dans les secteurs industriels, les besoins, un secteur bancaire performant qui doit être à l'écoute des porteurs d'idées et enfin une administration (collectivités locales, wilayas, ministères...) qui doit comprendre une fois pour toutes, que c'est grâce à l'industrie que le statut du développement de tous les secteurs de l'économie seront réalisés. C'est dans ce sens que j'appréhende les choses et c'est cette voie qui nous mènera vers le combat pour une croissance durable et par voie de conséquence, la diminution du chômage.Depuis 10 ans, toutes les décisions prises par l'Etat n'ont pas permis d'assurer une croissance économique de + 2% l'an, de combattre le chômage et de créer une base industrielle performante. A quoi cela est-il dû'Cela est dû à des tâtonnements qui ont toujours caractérisé les décisions prises. On ne sait comment procéder, on ne sait pas écouter, on a l'impression que l'Etat ne veut pas que les choses changent. Les industriels sont déroutés par des lois qui changent à tout moment et sont souvent inadaptées et anachroniques. Faisons le bilan des 10 dernières années et on verra que tous les clignotants sont au rouge et aucune perspective ne s'annonce. Notre pays se caractérise par une géographie dont plus de 80% de son territoire sont constitués du Sahara. C'est pourquoi toutes les entreprises industrielles (hors hydrocarbures) sont concentrées sur les côtes.Que pensez-vous alors d'une régionalisation de la politique industrielle'Une politique régionale doit prendre en considération cette donnée pour l'insérer et inciter les entreprises à s'installer auprès des autres régions du pays. Je reviens à ma première réponse de la première question et répéter que sans une technologie et une prise en charge sérieuse de la ressource humaine (deux des plus importantes ressources et facteurs de production) aucun pays ne peut prétendre relever le défi du développement et du chômage. Notre industrie a toujours été importée des deux importantes ressources qui ne lui permettent pas de décoller. La technologie et la ressource humaine. Ces deux ressources se monnayent et sont intarissables a contrario des ressources naturelles et du capital qui sont tarissables. La ressource humaine ne doit être prise en charge sérieusement que par un système scolaire et éducatif qui réponde aux aspirations de la population, une université qui doit être collée à la réalité de l'entreprise, une université ouverte et indépendante lui permettant d'être une force de propositions pour les industriels et porteuse d'idées et d'imagination. C'est dans cette voie qu'on redonnera confiance à notre ressource humaine et contribuera à être plus participative et imaginative pour le bien de l'industrie algérienne.Avouons que dans les conditions actuelles de notre industrie, il sera très difficile de relever le défi.Le pays recèle de bien d'atouts et il faut surpasser l'ère des décisions tâtonneuses et être conscient que nous sommes dans un monde sans âme et que l'avenir sera très cruel si nous relevons les défis majeurs de la prise en charge sérieuse de la formation de la ressource humaine et la maîtrise de la technologie.Nous avons tellement perdu de temps et les données statistiques sont là pour nous annoncer que tout est à la baisse et le pire est à venir. Si nous prenons au sérieux la combinaison des deux facteurs qui sont la ressource humaine et sa formation sérieuse et la maîtrise de la technologie.Mais posséder la technologie, il faut attirer les IDE, sauf que ces derniers refusent de venir...Il ne faut pas se leurrer et se voiler la face, l'investissement direct étranger agit en fonction des critères universellement connus et simples. Il est mû par le profit et rien que par le profit. Il ne se déplace que dans les pays et endroits où la sécurité de ses placements est grande. Le taux de croissance des pays est supérieur à 8% où les avantages comparatifs sont les plus favorables et là où les lois sont stables et sécurisantes.Comparons ces critères et voyons ce que nous avons reçu comme IDE depuis dix ans. Que des miettes. C'est pourquoi je dirai que même si l'on baisse le taux à 10%, aucun IDE ne sera intéressé dans l'état actuel des choses par un partenariat.Il faut une prise en charge sérieuse des climats des affaires et une volonté réelle pour une prise en charge de notre industrie par nous mêmes et faisons confiance à nos propres potentialités et c'est à ce titre que les choses s'amélioreront et les l'IDE viendront.


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