LA RESSOURCE DU SACRIFICE

Le dérèglement généralisé de la marche du monde a fini par propulser toute notion de réforme politique et économique aux calendes grecques. Devant la catastrophe sanitaire qui n'épargne plus personne, se préoccuper des inquiétudes que soumettaient à tous les pays hier encore les besoins de faire face aux vicissitudes financières et budgétaires est devenu presque une plaisanterie. La règle planétaire n'est pas loin du sauve-qui-peut et les efforts d'arrangements pour adapter les gouvernances sont devenus caducs par l'écrasement qu'inflige à toutes les populations un virus satanique inconnu jusqu'ici. Le moment est à la casse des tirelires et demain sera un autre jour. L'ensemble des Etats est en passe d'enterrer le préconçu des équilibres de ses trésoreries et ne compte plus que le sauvetage des vies quel qu'en soit le prix.Mais s'il est vrai que demain sera un autre jour et quand le coronavirus s'éteindra, il faudra bien résumer les comptes pour que la vie continue. La crise économique reviendra à l'ordre du jour certainement plus dégénérative, plus implacable jusqu'à probablement faire regretter une pandémie qui paradoxalement dans le malheur qu'elle impose a mis toute l'espèce humaine sur le même pied d'égalité.
Dans une immense gêne, des correctifs prudents de comptabilités financières sont initiés ici et là et dans ce domaine le gouvernement algérien marche sur des ?ufs. Il n'est pas dit que le monde du travail déjà mis à mal par un solipsisme décapant ne connaîtra pas une syncope particulière sans doute déjà assurée. Tenu à l'obligation d'anticiper, il a la lourde responsabilité de se préparer à affronter les dégâts sociaux qui pointent déjà du nez et qui s'installeront dans leur totale nudité une fois le virus disparu.
Le président de la République et son équipe gouvernementale n'ont vraiment pas de chance. Malgré toutes les assurances qu'ils adressent à la population, un frein à leur inévitable volontarisme est visible car ils n'ont pas à leur portée les armes indispensables pour parer au plus pressé.
Chômage démultiplié forcé, activités économiques bloquées, importation de produits vitaux et de première nécessité contrariée, ils n'auront fatalement que la ressource du sacrifice à recommander.