Algérie

"La reprise sera plus rapide que prévu"



Le siège du FMI
«Le fort accroissement des dépenses devrait creuser des déficits budgétaires»
D'après les nouvelles prévisions du FMI, «la reprise de l'activité économique devrait intervenir plus rapidement que prévu en Algérie». Le dernier rapport sur les Perspectives économiques régionales Moanap (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan) de mai 2018, l'institution de Bretton Woods, estime que «cette reprise se fera grâce essentiellement à l'augmentation des dépenses d'investissement». La croissance du PIB pétrolier pour 2018 est revue à la baisse dans la plupart des pays exportateurs de pétrole par rapport aux projections d'octobre. Celles-ci tiennent à la baisse de la production de pétrole entraînée par la prolongation de l'accord Opep et non Opep. «En Algérie, l'affaiblissement de la croissance du PIB pétrolier entraînée par l'accord Opep non Opep, ainsi qu'une demande européenne de gaz produit en Algérie inférieure aux prévisions, a été plus que contrebalancée par le redressement de l'activité non pétrolière», est-il noté dans ce rapport. Néanmoins, «la croissance du PIB pétrolier connaîtra un redressement plus rapide que prévu en octobre», selon la même source. La croissance du PIB non pétrolier en 2018 et 2019 par rapport aux projections d'octobre, est, elle aussi, revue à la hausse dans plusieurs pays, dont l'Algérie. Dans l'ensemble, les pays exportateurs de pétrole de la région Moanap devraient poursuivre leur rééquilibrage budgétaire, bien qu'à un rythme moins soutenu. «Toutefois, le fort accroissement des dépenses devrait creuser des déficits budgétaires beaucoup plus lourds en Algérie, où le rééquilibrage devrait reprendre en 2019», est-il prévu. Le rééquilibrage concerne aussi bien les recettes que les dépenses. En outre, «bien que la dette publique de la plupart des exportateurs de pétrole de la région Moanap reste gérable, son accumulation rapide dans nombre d'entre eux suscite des inquiétudes», est-il indiqué. En moyenne, «la dette a augmenté de 10 points de pourcentage du PIB chaque année depuis 2013».
«Les pays financent leurs lourds déficits en combinant ponctions dans les volants de sécurité (s'ils existent), et accroissement de l'emprunt intérieur et à l'étranger», rapporte ce rapport. Par ailleurs, «il serait possible d'accroître l'efficience des dépenses en maîtrisant les masses salariales élevées de la fonction publique, qui prennent le pas sur d'autres postes essentiels». «Sans réformes structurelles complémentaires, les mesures prises à ce jour (entre autres le gel temporaire des embauches) pourraient se révéler difficiles à maintenir sur la durée»,estime-t-on. Parmi les autres réformes nécessaires: «De nouvelles mesures en vue de l'élimination totale des subventions à l'énergie ainsi que des changements à apporter aux régimes de retraite et de sécurité sociale, notamment une révision de l'âge du départ à la retraite et des prestations.» Sur un autre plan, il est souligné: «Si la rentabilité des banques s'est inscrite en baisse en raison de la contraction de leurs marges dans de nombreux pays, les prêts improductifs ont connu une augmentation». Le rapport note qu'«en Algérie, l'accumulation d'arriérés de l'Etat a entraîné une augmentation des prêts improductifs, mais ceux- ci devraient diminuer à mesure que les arriérés seront remboursés.» Enfin, il est rappelé que «certains pays, parmi lesquels l'Algérie, ont pris des mesures, telles que le gel des salaires et des embauches, afin d'ajuster l'emploi et les rémunérations dans le public». Cela dit, «les expériences d'autres pays dans le monde montrent qu'il est difficile de maintenir les bienfaits de ces mesures sur le moyen terme».


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