Un accord a été signé jeudi soir, à Alger, au terme d'une réunion marathon,
entre Algérie Poste, représentée par son directeur général, Omar Zerarka, et la Fédération des travailleurs de la poste et des
technologies de l'information et de la communication, représentée, quant à elle,
par son président, Mohamed Tchoulak, portant sur
l'augmentation de 30% du salaire de base des travailleurs de l'entreprise et la
révision de leur régime indemnitaire.
Sous l'égide du ministre de la
Poste et des Technologies de l'information et de la
communication, Moussa Benhamadi, la rencontre a
enregistré la présence du secrétaire national de l'UGTA,
chargé des conflits sociaux, le SG de la Fédération nationale des travailleurs de la poste
et des technologies de l'information et de la communication et des membres du
secrétariat national de la fédération. Entrés en grève, fin mai, les postiers
avaient dressé une plate-forme de revendications où augmentation des salaires, revalorisation
des primes et gestion des carrières sont en tête des exigences. Comme premières
résolutions consensuelles, l'accord signé par la direction et le syndicat
prévoit une augmentation graduelle du salaire de base sur trois dates. Ainsi, une
augmentation de 20% est prévue à partir du 1er juillet 2011, suivie d'une autre
augmentation de 5% à partir du 1er janvier 2012 et une autre également de 5% à
partir du 1er juillet 2012.
L'accord prévoit aussi le plafonnement de l'IEP, indemnité d'expérience
professionnelle, de 64 à 68%, ainsi que la révision du régime indemnitaire, comme
revendiqué, à travers l'augmentation de plusieurs primes dont celle du panier
ramenée à 350 DA/jour et du transport qui passe de 1.000 à 2.700 DA. La prime
de caisse au profit des guichetiers sera portée, elle, à 2.000 DA alors que
celle du caissier à 2.500 DA et du caissier principal à 4.000 DA. La prime de
responsabilité a été fixée à 2.000 DA et la prime de nuisance a été augmentée
de 50%. Quant aux primes de risque, celle au profit de l'agent convoyeur et du
chauffeur de convoi de fonds a été fixée à 3.000 DA, la prime de comptable à 2.500
DA et la prime de comptable principal à 4.000 DA. L'indemnité de zone a été
maintenue selon le barème en vigueur.
Outre ce volet salarial, l'accord a porté sur d'autres points revendiqués
par les grévistes, dont le dispositif de l'avancement horizontal dans la
carrière professionnelle et celui relatif à la promotion, chapitre déjà réglé
antérieurement, selon les déclarations du 4 juin dernier, de Moussa Benhamadi.
La révision de la nomenclature des postes de travail et le
repositionnement des personnels dans les fonctions réellement exercées ont été
également parmi les fruits de cet accord. De son côté, et en contrepartie de
ces «avantages», la direction générale d'Algérie Poste s'est tracé un plan
d'évaluation pour réorganiser ses objectifs économiques afin d'accroître son
chiffre d'affaires, de diversifier ses produits et de rationaliser ses dépenses.
Un contrat de performance qui exige plus de professionnalisation de ses
effectifs.
Cet accord salarial arraché par les postiers n'est pas rétroactif. Il
intervient après l'appel à la grève générale à partir de dimanche prochain
lancé par les postiers, suite à l'échec du conseil d'administration d'Algérie
Poste réuni mercredi à trouver une issue au conflit social dans cette
entreprise. Au sortir de la réunion, le ministre des PTIC a tenu à souligner
que la décision de revalorisation des salaires ne s'est pas faite le couteau
sous la gorge, mais qu'elle est le fruit du travail mené par les groupes de
travail conjoints (Algérie Poste-Fédération), installés
depuis plusieurs semaines, et qui devaient rendre leurs conclusions le 24 juin.
Mais la grande interrogation suite à cet équilibre trouvé entre la direction et
le syndicat des postiers, avec pour effet immédiat, la reprise du travail
demain, dimanche, reste la réaction des travailleurs d'Algérie Poste qui ont
organisé jeudi, 2 juin, un sit-in devant la Grande-Poste
pour appuyer leurs revendications salariales. Ils étaient quelque 400
travailleurs qui ont affirmé être «sans attache syndicale». Le directeur de la Poste, Omar Zerarga, contacté alors par l'APS, avait indiqué qu'il
n'était pas possible de négocier avec «des grévistes spontanés», et que le seul
vis-à-vis existant à présent était la fédération UGTA des travailleurs de la Poste et des TIC.
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Posté Le : 11/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com