Algérie

La reprise des pourparlers de paix compromise



Le chantage saoudien sur les Etats-Unis, dans le dialogue intersyrien, freine toute avancée de ce processus initié par l'ONU à Genève.La reprise des négociations de paix intersyrienne à Genève s'annonce difficile, voire impossible en l'état actuel des choses, à se fier aux réponses de l'opposition syrienne à l'envoyé spécial de l'ONU et aux résultats de la rencontre, dimanche, à Riyad, du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avec le roi Selmane d'Arabie saoudite. À la veille du sommet international sur la Syrie, qui aura lieu aujourd'hui à Vienne, après celui d'hier consacré à la Libye, la situation ne présage rien de bon. Dans un contexte marqué par un froid diplomatique entre Washington et Riyad, John Kerry n'a pas obtenu ce qu'il était allé chercher chez le roi Selmane, dont l'influence sur l'opposition dite modérée en Syrie est plus qu'avérée. L'Arabie saoudite cherche à tout prix de faire partir du pouvoir le président syrien Bachar al-Assad, refusant même qu'il soit associé au futur processus de transition devant mettre fin à la guerre civile en Syrie. Dans leur guerre contre l'Iran chiite, les Saoudiens cherchent également à évincer Téhéran du dialogue intersyrien, soutenu par les autres pays du Golfe et certains de leurs alliés au sein de la Ligue arabe. Outre ce chantage saoudien à leur allié américain, il y a d'autres freins que l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Steffan de Mistura, n'arrive toujours pas à surmonter. Il s'agit, en effet, du refus de "tous les blocs de l'opposition" syrienne de la politique des quotas, en matière de représentativité politique au sein des futures institutions syriennes, en réponse aux 29 questions qui leur ont été posées, lors du dernier round du dialogue indirect, en mars à Genève. "La seule chose dont sont convenus tous les blocs de l'opposition, même ceux proches de Moscou ou du régime de Damas, est leur refus du principe des quotas politiques au sein de la future autorité de transition, que ce soit au Parlement ou dans la représentation territoriale, ethnique, religieuse ou sectaire", a indiqué une source proche du dossier à l'ONU, citée par l'Agence de presse italienne AKI. Les Syriens ne souhaitent pas tomber dans le piège des expériences irakienne et libanaise, où ce système de représentation politique a montré ses limites. "Tous les partis d'opposition sont d'accord sur le rejet des quotas, l'expérience de la discrimination, dont souffrent les Syriens depuis cinq ans, et les expériences de certains pays voisins tels que l'Irak, le Liban, poussant à rejeter des quotas sur les différentes formes et niveaux, national et régional, et les niveaux ethniques religieux, aussi bien au sein des institutions exécutives, dans le gouvernement et le Parlement", a ajouté cette source à AKI. Si cette deuxième question de représentation peut être réglée dans les prochains rounds de discussion, il restera en suspens celle de l'avenir politique du président Al-Assad qui constitue un préalable à toute avancée dans le dossier syrien, aussi bien dans le camp de ses soutiens, au niveau local et international, que dans celui de ses détracteurs. Les membres de la communauté internationale seront-ils capables de s'entendre sur le sort politique du président syrien, en amenant l'Arabie saoudite à fléchir sa position ' Les enjeux dépassent en fait la seule personne de Bachar al-Assad, qui constitue un verrou d'un jeu géopolitique complexe au Proche-Orient.Lyès Menacer


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