Algérie

«La reprise de l'investissement est impérative»


L'analyste économique Mahfoud Kaoubi a dressé un bilan peu reluisant de la situation socioéconomique en Algérie. Il considère toutefois que les perspectives d'une relance de l'appareil productif existent bel et bien, mais encore faut-il mettre en place une stratégie opérante et favorable à leur concrétisation. L'alternative demeure, selon ce dernier, dans la reprise de l'investissement.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - L'économiste a décrit, hier lundi, lors de son passage à la Radio nationale Chaîne 3, une situation économique caractérisée par un « immobilisme » inquiétant. Il dépeint un tableau noir qui se traduit particulièrement par un taux de croissance négatif depuis l'année 2019. Il s'inquiète en constatant que « l'Algérie n'arrive pas à remonter la pente depuis presque quatre ans ». La réhabilitation du taux de croissance ne se fera, par conséquent, qu'à travers la mise en ?uvre d'une stratégie qui permettrait de « reprendre l'investissement public en réalisant un budget d'équipement », pour le maintien des entreprises en difficulté depuis un certain moment. Il fera remarquer à ce propos qu'un mauvais climat s'est installé dans les institutions, et appelle, par conséquent, à dépénaliser l'acte de gestion, qui constitue aujourd'hui « un justificatif de la non prise de décision, qui est à l'origine du blocage de l'administration ». Dans son argumentaire, l'expert a également plaidé en faveur de l'application de mesures incitatives pour venir en aide aux entreprises fragilisées par les retombées de la pandémie de la Covid-19.
Mahfoud Kaoubi reprochera aux autorités un manque de réactivité face à la conjoncture qui s'est imposée dans le monde entier. En termes de soutien aux entreprises en difficulté, il juge que ces dernières ont bénéficié de certaines largesses et aides, mais que celles-ci n'ont pas suffi « à mettre fin au problème. Je m'attendais à ce qu'il y ait un rééchelonnement des dettes de ces entreprises, mais aucune mesure n'a été orientée dans ce sens », a-t-il regretté.
Pour Mahfoud Kaoubi, l'horloge économique exige de la réactivité. Or, « les autorités n'ont pas su répliquer à ces événements de façon adaptée, et les conséquences se font ressentir aujourd'hui », souligne-t-il. L'invité de l'émission de la Chaîne 3 relève que ce problème s'est posé bien avant l'apparition de la pandémie, c'est-à-dire suite à la comparution de plusieurs patrons de grandes entreprises devant la justice. Cela a conduit au gel des activités de ces mêmes entreprises, dont la majorité a déposé le bilan. Au lieu d'adopter ce comportement, il aurait été plus pertinent de « rester sur une logique de financement et de croissance en recapitalisant, par exemple, les dettes de ces entreprises », suggère-t-il. Le problème d'approvisionnement de certains produits alimentaires ou autres ne se serait jamais posé.
M. Z.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)