Algérie

«La reprise à 100% du complexe d'El Hadjar est un marché de dupes»


«La reprise à 100% du complexe d'El Hadjar est un marché de dupes»
«L'échec de la gestion du complexe sidérurgique d'El Hadjar par le groupe Mittal Steel devenu Arcelor Mittal est un échec total pour la partie algérienne.» Le constat est de Rédha Amrani, consultant en économie industrielle qui parle de désastre financier.Et ce, du fait des pertes colossales subies dans la gestion par Arcelor Mittal et du recours massif à l'importation causé par l'insignifiance de la production d'El Hadjar par rapport aux besoins locaux en produits sidérurgiques. Sollicité pour faire le bilan de ce partenariat, Réda Amrani rappellera les résultats enregistrés à la faveur de ce partenariat.A la productivité insignifiante passée de 135 tonnes d'acier par travailleur et par an en 2002, déjà très basse, à 60 tonnes d'acier par travailleur et par an en 2014, s'ajoute une très faible couverture des besoins du marché national par le complexe qui satisfait moins de 10% de la demande locale ; la vétusté et l'obsolescence des installations en raison de l'absence d'investissements de maintenance et de renouvellement des équipements et des installations de soutien et la déperdition en compétences techniques et managériales, l'absence de formation et perfectionnement des effectifs et l'instabilité. M. Amrani parlera également de «manipulation sordide des cadres syndicaux par le partenaire étranger». «On est passé d'un complexe produisant plus d'un million de tonnes d'acier en 2001 à une production de300 000 tonnes en 2014.Le complexe d'El Hadjar était, en décembre 2014, en quasi faillite au sens du code du commerce», résumera notre expert. Et de préciser : «Arcelor Mittal n'a rempli aucun de ses engagements de l'accord de privatisation de 2001, comme il s'est dérobé à ses obligations portées dans le pacte d'actionnaires signé en 2013 lors de la reprise de 51% des actions d'El Hadjar par la partie algérienne.» Considérant par ailleurs que le gouvernement aurait dû imposer à Sider de se faire assister dans les dernières négociations avec Arcelor Mittal par des experts financiers et juridiques algériens compétents et aguerris afin de reprendre la propriété du complexe sidérurgique d'El Hadjar au mieux de nos intérêts, M. Amrani qualifie la reprise à 100% de la propriété d'El Hadjar de «marché de dupes et une victoire à la Pyrrhus».Pourquoi ' «Concéder après cela à Arcelor Mittal la gestion du complexe sidérurgique sous forme d'assistance technique apparaît comme une aberration incompréhensible, alors que sa gestion directe et supposée au profit de ses propres intérêts d'investisseur majoritaire et de producteur fut un échec total. Permettre également à Arcelor Mittal à travers ce contrat d'assistance technique de gérer le programme d'investissement d'un milliard de dollars, c'est lui permettre aussi d'écrémer à bon compte et au passage une bonne partie de cet immense investissement», expliquera M. Amrani.Ce dernier estime qu'il aurait fallu d'abord confier à des compétences nationales l'élaboration d'un bilan «rigoureux et sans complaisance» du complexe sidérurgique d'El Hadjar et de procéder à «une véritable analyse comparative par rapport à ses concurrents locaux et étrangers sur le plan des coûts de revient et de la compétitivité» avant de lancer le programme d'investissement prévu de porter la production d'El Hadjar à 2,2 millions de tonnes d'acier par an.


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