Le métier de commerçant est, sans doute, le gagne-pain préféré des Algériens.La capitale, qui compte près de 200 000 commerçants, en est un parfait exemple. Même s'il est régi par une panoplie de lois, les infractions commerciales ne sont pas négligeables. Le bilan du 1er trimestre de l'année en cours, établi par la direction du commerce de la wilaya d'Alger, confirme ce constat. Sur un nombre total de 52 472 interventions, les contrôleurs de la qualité et des pratiques commerciales ont dressé 7146 procès-verbaux et 196 propositions de fermeture. Dans le taux infractionnel enregistré par ces services, des saisies importantes dépassant les 24 tonnes sont comptabilisées.Selon les services de la DCP, la valeur de ces saisies est estimée à plus de 17 millions de dinars dont la part du lion revient aux produits alimentaires non conformes, avec plus de 16 tonnes saisies valorisées à plus de 9 millions de dinars. Dans les marchés couverts de détail, les 933 interventions ont abouti à 409 contraventions, dont le non-affichage des prix occupe la 1re place, suivi par l'insalubrité du lieu d'exposition du produit et la vente de produits périmés. Même si le défaut de facturation reste en queue de liste des infractions enregistrées, son montant, qui dépasse les 142 millions de DA, s'avère tout de même assez important.Concernant les saisies, elles s'élèvent à 817 kg estimées à plus de 311 000 DA. Même si elles sont loin «parfois» d'être abusives, ces sanctions ne plaisent pas aux commerçants. Ils refusent cette attitude de représailles à leur encontre, au moment où l'Etat se montre clément avec les marchands informels. «L'Etat est sur le qui-vive pour repérer la moindre erreur d'un commerçant légal qui paye ses impôts. On nous demande de travailler la nuit et les jours fériés, mais aucun encouragement ne nous est donné. Et bien sûr, lorsqu'on ne se plie pas à la volonté suprême de ses responsables, la répression est toujours la solution», se désole Tarek, un jeune commerçant.Le commerce informel, la plaie d'AlgerEn effet, au moment où les agents du commerce font leur travail avec les commerçants légaux, le tissu de l'informel prend de l'ampleur. Même si la bonne volonté de l'Etat d'éradiquer ces souks illicites existe, les commerçants à la sauvette ont la peau dure. L'opération menée en 2012 avait donné des résultats immédiats, au grand bonheur de la population et des commerçants formels souvent lésés par la concurrence déloyale.Ce bonheur n'a pas duré trop longtemps puisque plusieurs marchés informels ont regagné leur terrain. Selon M. Boulenouar, porte-parole de l'Ugcaa, le nombre des commerçants à la sauvette avoisine les 70 000 dans plus de 50 points de vente sur le territoire de la wilaya d'Alger. Selon notre interlocuteur, les chiffres officiels sont loin de la réalité. «C'est mon unique gagne-pain. Je n'ai pas les moyens de nourrir ma famille, encore moins de louer un local et d'y exercer dans la légalité», s'exclame Omar, un commerçant informel à El Harrach.Des solutions sont prévues, telles que les marchés de proximité en cours de réalisation par l'entreprise Batimetal. Toutefois, des retards importants dans l'achèvement et la réception de ces marchés sont à déplorer. D'après les observateurs, cette entreprise s'est lancée dans un méga-chantier sur le territoire national, sans avoir la capacité de le terminer à temps. En attendant le recasement de ces intervenants, la seule solution trouvée était de les laisser occuper les lieux publics à l'aise durant la période pré-électorale, pour leur courir après dans un jeu interminable du chat et de la souris.
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Posté Le : 10/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Asma Bersali
Source : www.elwatan.com