LA REPRÉSENTATION DANS LA MONNAIE

On pourrait lire l’histoire récente de l’Algérie à travers sa monnaie. Comme pour les timbres, à chaque émission d’une nouvelle pièce ou d’un nouveau billet, des experts se réunissent pour trouver le thème de l’illustration et commander la réalisation à un artiste, évidemment payé, en billets ou virement bancaire, pour sa prestation.
Mais que met-on sur les pièces et les billets ? De tout : des personnages historiques, des empereurs comme à l’époque numide, et même des dieux, phéniciens, puniques ou romains, des lieux, vestiges et monuments, l’Emir Abdelkader (indétrônable), des tracteurs et des compas (époque socialiste) et des scènes historiques (de guerre et de batailles en général). Mais en réalité, du fait justement de ces problèmes historiques et des conflits de personnes par le passé, il est difficile de trouver des personnages consensuels, on ne verra pas une monnaie à l’effigie de Messali Hadj ou AbaneRamdane par exemple. D’où l’idée de mettre des moutons, des gazelles et autres créatures.
De par leur neutralité, les animaux sont nombreux à être ainsi représentés : l’éléphant de Numidie sur les pièces de 5 DA depuis 1992, la tête d’un buffle préhistorique sur les pièces de 1 DA depuis 1993 et le nouveau billet de 1000 DA, tête de cheval arabe sur les pièces de 100 DA depuis 1993, cheval barbe, dromadaire, faucon de Barbarie, fennec, mascotte nationale, présente sur les pièces de 20 centimes de 1992 (peu cher payé) et toute un bestiaire comprenant la gazelle dama, le lion de l’Atlas et le mouflon. Ceci pour les animaux, et question flore, c’est principalement le palmier dattier, comme celui présent sur les 10 centimes de 1984, une pièce qui a complètement disparu alors que le palmier vit encore…