Algérie

La représentante spéciale de l'ONU appelle au calme et à la concertation



La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC), Leila Zerrougui, a appelé au calme et à la concertation après le report des élections générales prévues dans trois zones de conflit dont Beni (centre), exprimant son optimisme d'établir un terrain d'entente pour l'intérêt du pays.«Nous regrettons qu'une partie de la RDC soit dans l'impossibilité de voter dimanche. Nous comprenons qu'il y a des contraintes, mais ce report constitue un véritable coup dur pour une population qui connaît déjà de nombreuses souffrances», a souligné Mme Zerrougui, dans une interview mercredi au magazine «Jeune Afrique». «Je vais poursuivre mon travail afin de calmer les esprits. Beni demeure l'une des priorités de la Monusco, nous continuons à soutenir sa population en facilitant la riposte à l'épidémie d'Ebola et en menant des opérations afin de renforcer la sécurité dans cette région», a-t-elle ajouté. A une question si les conditions dans lesquelles se déroulent les élections restent acceptables, la Chef de la Monusco a affirmé que «c'est aux Congolais de le dire». «Ces derniers jours, j'ai rencontré le candidat de Lamuka l'opposant Martin Fayulu, les gens de la Ceni et le président de la République.
J'essaie de jouer mon rôle, qui est de leur demander de trouver un terrain d'entente», a-t-elle insisté, ajoutant: «Je considère que les élections auront bien lieu le 30. Si ce n'est pas le cas, cela risque de poser problème, car il y a une tension réelle au sein de la population». «Nous en avions été informés au préalable, alors que la Commission hésitait entre une ou deux semaines pour ce report. Je leur avais d'ailleurs suggéré de faire en sorte que s'ils devaient annoncer une nouvelle date, ce soit la date ultime. On m'avait alors répondu que la date idéale aurait été le 6 janvier. Mais côté congolais, on ne veut pas dépasser l'échéance du 31 décembre, afin de respecter les échéances fixées dans l'accord de la Saint-Sylvestre», a-t-elle précisé.
En ce qui est de la machine à voter, Mme Zerrougui a indiqué que «tout le monde s'est mis d'accord sur le fait qu'accepter cette machine en tant qu'imprimante n'était pas un problème». «L'opposition demande à ce qu'un mécanisme de concertation soit activé pendant cette période, afin que tous puissent se concerter avec la Ceni. Martin Fayulu me l'a encore demandé, et je transmets ce message», a-t-elle dit. Dans ce contexte, elle a fait savoir que le Conseil de sécurité a donné «un mandat d'appui technique, logistique et de bons offices, ainsi qu'un budget supplémentaire».
«Le gouvernement congolais a décidé d'organiser lui-même ces élections. Nos interlocuteurs à Kinshasa ont voulu relever ce défi, ce à quoi j'ai répondu: si vous y arrivez, je serai la première à applaudir», a-t-elle ajouté. «En août, a-t-elle rappelé, j'ai proposé au Conseil de sécurité de renvoyer les avions qui avaient été mis à disposition. Celui-ci a refusé, en disant restons mobilisés jusqu'au dernier jour des élections, en cas de besoin. On ne veut pas que les Nations unies puissent être blâmées», a poursuivi la responsable onusienne.
«La plupart des avions ont fini par être renvoyés, le 3 décembre. Il nous reste ceux qui étaient censés ramener les résultats des votes, qui resteront au moins jusque début janvier, ceci étant dit, la Monusco fournit un appui technique à ces élections. Nos agents sont présents à l'intérieur des bureaux de la Ceni. Nous totalisons 217 experts, répartis dans 26 provinces», a-t-elle poursuivi. A une question sur «les rapports de transparence» entre la Ceni et l'ONU, Mme Zerrougui a indiqué que depuis son arrivée, en février, «à chaque échéance, nous devons nous caler sur leur calendrier et jusqu'à présent, ils ont respecté cette demande. La Ceni est un organe national, qui répond à des institutions nationales».
Concernant les incidents qui ont émaillé la campagne électorale, Mme Zerrougui a dit avoir condamné les tristes évenement. «Il y a bien eu des morts, et des groupes armés se sont opposés au déploiement électoral. Le Bureau des droits de l'homme s'est déployé et des investigations plus approfondies doivent permettre d'en déterminer les circonstances», a-t-elle affirmé. «J'étais la en 2011 et si l'on compare ce qui se passe aujourd'hui aux tensions de l'époque, je pense que cette campagne s'est plutôt mieux déroulée.
Certes, il y a eu des entraves. Mais globalement, les candidats ont pu faire campagne», a-t-elle assuré. La responsable onusienne a, en outre, appelé les autorités congolaises à «?uvrer pour convaincre le Conseil de sécurité que la situation ne nécessite plus le maintien de la Monusco». «Il est censé reconduire notre mandat en mars. Mais je veux croire que le gouvernement congolais est dans une logique de retrait progressif, plutôt que brutal», a-t-elle conclu.


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