La rentrée scolaire (2)

J'ai terminé la contribution de la semaine précédente sur la rentrée scolaire en signalant les trois facteurs qui jouent le rôle le plus significatif dans la réussite d'un programme de perfectionnement de l'école, à savoir : (I) choisir les meilleurs diplômés pour les orienter vers le métier d'enseignant ; (II) leur assurer des cours spécifiques pour devenir des enseignants efficaces ; (III) s'assurer que le système est capable de donner la meilleure éducation pour chaque élève, sans exclusion.
Concrètement, cela signifie la mise en place d'un processus de sélection des bons candidats pour le métier d'enseignant et bien les payer. Mais il y a une différence entre 'bien payer" et 'des salaires élevés".
Certains pays choisissent ces candidats parmi les premiers 5% des diplômés, et dans les pays disposant de bonnes écoles, ils ne sont jamais choisis au-delà des meilleurs 30%.
Pour les enseignants qui exercent, il faut développer des mécanismes de sélection qui permettent de libérer les incompétents et perfectionner ceux qui sont aptes à ce métier.
La sélection des candidats pour ce métier peut se faire sur quelques critères : un bon niveau général en littérature et en mathématiques ; une grande habilité à communiquer et à développer les relations interpersonnelles ; une prédisposition à apprendre et une motivation à enseigner.
Il faut bien entendu développer dans la société en général un grand respect pour les enseignants.
L'attrait des bons candidats pour le métier d'enseignant est fortement conditionné par le statut de la profession. La société dans son ensemble doit croire fortement que les enseignants contribuent au bien-être général, plus que tout autre profession.
En ce qui concerne la relation entre l'élève et l'enseignant, il faut noter qu'au niveau de la classe de cinquième année du primaire, le gap d'accomplissement entre le premier élève de la classe et le dernier peut être égal à une différence de cinq années d'enseignement !
Donc l'enseignant doit être capable d'évaluer avec précision les forces et les faiblesses de chaque élève en classe.
Pour cela, chaque enseignant a besoin : (I) d'être capable de détecter ses propres faiblesses dans la pratique de son métier ; (II) de comprendre les meilleures pratiques dans sa profession ; (III) être motivé pour réaliser les améliorations nécessaires à la performance.
Il faut également que le système d'enseignement permette 'à chaque élève", et pas seulement 'quelques élèves", d'avoir accès à une excellente instruction. Cela relève des modes d'examens, des contrôles pédagogiques, de l'inspection régulière de la classe, de l'inspection annuelle de l'école, de l'évaluation des écoles par des organismes hors du système d'enseignement tous les quatre ans, mais aussi de façon aléatoire et spontanée.
Pour terminer, j'aimerais relater un fait qui nous enseigne sur le niveau d'éducation citoyenne de nos enfants.
Le maire d'une commune algérienne a réalisé un test sur la nature des déchets jetés dans la rue. Il a demandé aux employés de la commune chargés du nettoyage des trottoirs d'étaler, dans un espace qu'il a déterminé, tous les déchets ramassés dans les rues pendant trois jours consécutifs. L'analyse de la nature de ces déchets a démontré que 80% de ces derniers étaient le fait d'enfants (emballage de confiserie, de yaourt, etc. y compris les emballages des nourritures fournies aux élèves par les cantines scolaires). Sans commentaires !
À jeudi prochain pour un espoir renouvelé par nos engagements. Entre-temps, débattons sur les meilleurs moyens d'avancer vers un avenir de progrès et de prospérité pour tous les Algériens.
À la tentation du pessimisme opposons la nécessité de l'optimisme !
A. B.