Algérie

La rentrée, les bouchons et la grève



La rentrée, les bouchons et la grève
Ça ne se voyait pas beaucoup mais hier, c'était la rentrée des classes. Seuls ceux qui surveillent la circulation routière comme d'autres guettent les prévisions météo ou le cours de l'euro au square Port-Saïd l'avaient remarqué. Ce ne sont plus les cris joyeux des enfants, le cartable en bandoulière et les yeux aériens, qui annoncent la rentrée mais les bouchons sur la route.Un peu comme ne dirait pas le poète pour qui, «ce n'est pas le calendrier mais les hirondelles qui annoncent le printemps».C'est quand même original, des embouteillages matinaux qui indiquent un retour de vacances scolaires. Original mais contestable, car il faudra bien qu'on nous dise un jour la proportion d'Algériens qui accompagnent leur progéniture à l'école en voiture. A première vue et en toute logique, ils ne doivent pas être si nombreux que ça. En tout cas, pas au point de modifier considérablement le volume de la circulation routière.Et de devenir ainsi une évidence pour tout le monde. D'abord, parce que ce n'est pas tout le monde qui a une voiture parmi ceux qui ont des enfants scolarisés, ensuite, parce que ce n'est pas parce qu'on a une voiture qu'on la sort le matin pour emmener son gosse à l'école.Ensuite, parce que les établissements scolaires, sauf cas exceptionnels, sont généralement à côté du lieu d'habitation. L'éloignement des établissements scolaires, s'il y a encore des enfants qui en souffrent, ce n'est pas vraiment ce qui fait que l'école soit sinistrée, une «authentique évidence» celle-là.Des embouteillages qui annoncent une rentrée scolaire, c'est original même si c'est contestable mais il y a plus original, depuis quelque temps : la grève. Et ça commence à s'ancrer dans la tête des petits et des grands.Hier matin encore, élèves et parents se demandaient sérieusement s'il y aura vraiment une rentrée, en prenant le chemin de l'école, à pied ou en voiture.C'est que du côté de la tutelle comme du côté des syndicats de l'éducation, on a pris «conscience» de ce qu'on peut tirer d'une rentrée.La tutelle nous a habitués à «mobiliser» tous ses moyens et, comme ils disent, «prendre toutes les dispositions pour que la rentrée scolaire se déroule dans les meilleures conditions», comme si c'était «la mère de toutes les batailles».Ce n'est jamais évident mais ils nous l'ont tellement dit que nous avons fini par les croire. La tutelle a tellement fait des rentrées une question de vie ou de mort, qu'elle a fini par mettre la puce à l'oreille des syndicats qui ont compris le parti qu'ils pouvaient tirer en contrariant cet «événement» ou simplement en agitant la menace.Surtout que, à roublard, roublard et demi, des conflits de travail ont souvent été gentiment traînés jusqu'aux vacances, devenues des pompiers providentiels.Tout le monde a en mémoire la fin de l'année particulièrement agitée du printemps passé, «opportunément» ressorti en automne dans un débrayage précoce.Et celui de? l'automne, bien évidemment ressorti en hiver parce que tout n'a pas été alors soldé entre les syndicats et le ministère de l'Education.A pied ou en voiture, les enfants sont repartis hier à l'école mais c'est déjà la «veillée d'armes», comme l'a si pertinemment titré un confrère. Au fait, est-ce qu'il y a plus d'embouteillages quand il y a grève dans l'éducation 'Slimane Laouari




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