Algérie

La rentrée de l'UGTA



Tout le monde se rappelle les conditions dans lesquelles le nouveau? patron de l'UGTA a succédé à Abdelmadjid Sidi Saïd. La rencontre ressemblait à une banale réunion organique pour une alternance? statutaire où la «sérénité» était de mise et l'issue sans surprise. Ceux qui attendaient de ce rendez-vous une quelconque confrontation des idées, une divergence dans la stratégie et une compétition d'hommes différents pour l'accession à la tête de la centrale syndicale en avaient eu pour leur illusion. Ou leur naïveté. Parce que ce jour-là, Sidi Saïd était plutôt dans les adieux chaleureux, les applaudissements nourris au moment de quitter la salle et les remerciements reconnaissants pour «l'ensemble de son ?uvre». Et pour que ne subsiste aucun doute sur le sens d'un «changement», c'est lui-même qui aurait? désigné son successeur ! Ce dernier a d'ailleurs rapidement confirmé que l'UGTA sous sa direction restera dans «la ligne». La belle unanimité dans les rangs, un moment perturbée par quelques voix de discordance extérieures a vite fait de retrouver son assurance. Et son? silence depuis. Sidi Saïd indésirable ' Le voilà parti. Le reste continuera comme avant. Il est parti comme sont partis Ould Abbès, Ouyahia, Ghoul et Benyounès. Leurs successeurs parleront de leur voix. Et M. Labatcha ne dira rien que M. Sidi Saïd n'aurait pas pu dire. Même quand il a voulu «marquer sa différence», il arrache plutôt le sourire : l'UGTA n'est plus au service du patronat, elle est au service des travailleurs». Oui, Ali Haddad est en prison, tout le monde le sait. Et tout le monde peut s'en éloigner maintenant. Mais le secrétaire général de l'UGTA «oublie» de nous dire dans la foulée que la centrale n'est plus? avec le pouvoir ! Et, histoire de mettre un peu de suite dans les idées, envisager une rentrée sociale avec quelque action significative qui suggère que l'UGTA est en train de retrouver sa vocation syndicale et d'abandonner son peu glorieux statut de caisse de résonance. Mais pour sa «rentrée», c'est à partir du? forum d'El Moudjahid qu'il a délivré sa bonne parole d'automne. Admirons quand même avec quels arguments il motive d'emblée son alignement :«Notre souci c'est d'élire un Président crédible, dans une opération transparente de laquelle découlent des institutions crédibles qui constitueront à l'avenir des interlocuteurs crédibles avec les représentants des travailleurs». M. Labatcha est donc pressé d'avoir des interlocuteurs «crédibles» pour lancer ses luttes ouvrières et pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, il explique tous ses positionnements ? politiques ? par les... difficultés sociales ! Pour le «Hirak», il le soutient «parce que le changement est favorable à l'action de l'UGTA». Et de boucler la boucle : «A condition qu'il soit ponctué par des résultats concrets, à savoir... l'élection présidentielle» ! Commode, non 'S. L.


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