Algérie

La remise documentaire réintroduite



La remise documentaire réintroduite
Après cinq ans d'instauration du Crédoc, la remise documentaire a été introduite dans la loi de Finances 2014 comme deuxième mode de paiement des importations. L'article 81 de la loi de Finances de 2014 stipule que «les importations destinées à la revente en l'état ne peuvent s'effectuer qu'au moyen du crédit documentaire ou de la remise documentaire». Cette décision a été, certes, accueillie avec un grand soulagement de la part du monde économique mais il n'en demeure pas moins que des questions subsistent encore sur les raisons qui ont poussé les autorités à revenir sur leur décision de 2009. Il convient de rappeler à ce propos que le gouvernement avait décidé dans la loi de Finances complémentaire de 2009 d'adopter le crédit documentaire Crédoc comme seul mode de paiement des importations. Une décision qui n'a pas été du goût des opérateurs économiques et n'a pas manqué, alors, de les faire réagir. Ils étaient en fait lourdement touchés par cette mesure «contraignante», particulièrement pour les producteurs et les entreprises qui n'arrivent pas à mobiliser des ressources financières conséquentes. Le Crédoc a été, tout de même, appliqué et les opérations d'importations se faisaient alors à travers ce mode. Cependant, les résultats de cette décision n'ont pas tardé à se faire sentir. D'innombrables PME ont été contraintes à des fermetures techniques, voire des arrêts d'activité de plusieurs semaines en raison des retards enregistrés dans l'importation de matières premières mais aussi de pièces de rechanges. Les incidences du Credoc sur le monde des entreprises a même fait réagir le patronat, qui n'a pas cessé de revendiquer unallégement de cette décision du moins pour les entreprises productrices.La réaction ne s'est pas fait attendre, puisque la tripartite du 28 mai 2011 a autorisé les entreprises productrices à utiliser la remise documentaire ainsi que le transfert libre à hauteur de 4 millions de dinars pour l'importation de biens d'équipements, de matières premières et d'intrants non destinés à la revente en l'état. Une bouffée d'oxygène pour les producteurs. Mais, le Crédoc qui a causé d'innombrables tracasseries «inutiles» aux entreprises n'a pas atteint son objectif principal, à savoir la régulation et la baisse de la facture des importations qui a frôlé pour durant les 9 mois de 2013 les 50 milliards de dollars. Un chiffre qui confirme encore une fois que l'option de freiner les importations n'est pas le remède idéal aux maux de l'économie nationale.Le Crédoc, non seulement n'a pas été capable de freiner les importations mais il a profité aussi aux fournisseurs et aux banques de la place qui ont vu leurs rémunérations se multiplier, poussant la Banque d'Algérie à introduire unplafonnement des marges applicables aux opérations du commerce extérieur. Une mesure qui a pour objectif de réduire entre autres les prix des différentsproduits. Mais malgré l'effort de la Banque d'Algérie, les prix des produits importés sont restés à des niveaux parfois inaccessibles. D'ailleurs, la Banquecentrale a relevé cette situation «inexpliquée» dans ses différents rapports sur l'inflation. Elle estime, qu'en 2012, «les prix intérieurs des produits de base importés n'ont non seulement pas reflété intégralement et immédiatement cette baisse mais ont évolué à contre-courant de la tendance baissière des coursinternationaux». Ce qui «interpelle sous l'angle du nécessaire suivi de laformation des prix intérieurs des produits de base importés à mesure que lesimperfections des marchés intérieurs persistent et contrarient l'objectif recherché à travers les mesures de soutien de l'Etat», ajoute la BA. Ilfaudrait, selon les observateurs, chercher les raisons de ces dysfonctionnements dans ce mode de paiement. Donc, aux yeux des observateurs, la décision de revenir à la remise documentaire pourrait être interprétée comme une mesuretendant à juguler le phénomène de l'inflation importée. Mais face à cet aspect positif, d'autres s'attendent à une explosion des importations si legouvernement ne décide pas d'apporter des éclaircissements à ces choix depaiements. Car, l'on pense que les entreprises auront tendance à opter pour la remise documentaire qui permet une certaine fiabilité dans les transactions commerciales internationales. Ce qui ne fera que faciliter davantage l'acted'importer. Enfin, pour le président de la commission finances et du budget de l'APN, M. Khalil Mahi, qui s'exprimait à l'APS, la remise documentaire permet une meilleure transparence et une traçabilité financière des opérations du commerce extérieur.S. B.




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