Algérie

La relation thérapeutique en question



La relation thérapeutique en question
Intérêt - Le service médical public pour ces spécialistes qui viennent travailler à mi-temps, sert de moyen pour réorienter les patients vers leurs cliniques.
Ces malades, voulant être bien traités, sont obligés de se rendre chez ces médecins dans leurs cliniques. Cependant, «étant donné qu'il est difficile de suivre deux lièvres à la fois, l'on préfère privilégier son investissement privé au détriment de ses charges et de ses responsabilités envers l'hôpital public», nous dit un médecin à Béni Messous.
La conséquence en est que nombre de patients se plaignent, à l'hôpital, de rendez-vous non honorés, de lapins posés par ces spécialistes qui, en fin de compte, comptabilisent le nombre de patients qu'ils pourraient détourner. «Le manque de sérieux de leur part est évident, du fait que leur seule préoccupation c'est l'argent qu'ils peuvent soutirer aux patients désespérés. Chacun d'eux a ses patients fidélisés, qui sont bien traités tant à l'hôpital que dans leur clinique», témoigne son confrère.
Il apparaît à cet effet que la relation thérapeutique est basée sur la connaissance du client et du patient et beaucoup plus sur le fait qu'ils ont les moyens. De plus pour fidéliser son patient à sa clinique privée, le spécialiste ou le professeur qui officie dans un hôpital et qui a une clinique, se montre patient, compréhensif et généreux. Bref ils deviennent subitement des êtres humains, jouissant, de ce fait, d'une bonne considération dans leur quartier et auprès de la population. Ces notions d'estime et de considération sont indispensables dans la relation thérapeutique mais pas avec les humbles citoyens, en besoin de soins. «Bien des paramètres socioculturels politico-économiques font en sorte que certains spécialistes préfèrent exercer de façon autonome pour se faire un capital social et économique important. La relation thérapeutique est tout aussi importante, voire indispensable dans les cliniques privées quand il s'agit d'argent. Là, le personnel médical est plus consciencieux parce que la fonction y est lucrative.
Mais lorsqu'il est à l'hôpital, cette relation thérapeutique est minorée. La relation médicale apparaît alors comme une pure perte de temps à l'hôpital parce que le travail ne rapporte rien.
Ce temps qu'on va alors consacrer au malade et qui ne rapporte rien peut être utilisé dans la clinique privée qui, elle, rapporte en terme de relation, de devise et de considération», explique un connaisseur de ces pratiques à l'hôpital Parnet.
De ce fait, l'on comprend pourquoi bien des patients et des soignants sont très souvent sur le pied de guerre. «Ces hommes ne se soucient guère de cette catégorie de malades qui meurt à petit feu dans l'indifférence la plus totale. Voilà où nous en sommes arrivés», conclut notre interlocuteur.


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